Assise sur un des fauteuils de l'entrée, tu fermes les yeux et les rouvres nerveusement. Les voix dans ta tête refuses de te laisser t'en aller, tu empestes l'alcool, regardes toi épave ! Incapable de grimper les marches qui te séparent du dortoir, tu grognes pour toi même en portant la main à ton front. Tu détestes la nuit et ce drôle de pouvoir qu'elle exercice sur les gens. Tu détestes qu'elle fasse de toi cet être infâme, cette sorcière alors que tu pourrais être reine. Tes doigts s'agrippent au fauteuil et tu te redresse, la tête lourde, tente de te lever et retombe immédiatement à ta place. Merde. Ta voix brise le silence et tu ris nerveusement. Les autres n'ont qu'à pas dormir.

Tu finis par te redresser, oeuvre laborieuse, t'asseoir et ouvrir tes grands yeux bruns. Le monde est fade et incroyablement terne, et derrière toi, le bruit de la cloche te donne mal à la tête. N'importe quel bruit te donnerait mal à la tête, et tu meurs d'envie de sombrer dans un repos, surement bien mérité. Alors péniblement, tu te hisses sur tes jambes, élégante équilibriste, tu garde le fauteuil comme appuie, juste un instant, assez pour que ton regard vacillant tombe sur l'étranger dans la pièce déserte. Qu'est ce qu'il attend ? éblouie par les lumières artificielles, tu l'observes un instant, étonné de croiser un visage si doux dans un endroit si dur. Personne viendra vous voir à cette heure ci. Doucement l'ivrogne sourit, parce que regarde toi Abbee, tu ne vaut pas plus que ces soulars qu'on croise à moitié mort dans les bars.