Cette fille qu'on observe de loin. Cette fille qui semble si superficielle, mais qui au fond est comme les autres filles. Elle essaie simplement de se faire une place dans ce monde de merde. Elle qui n'est pas très balade dans la nature, est pourtant bien dans cette grande forêt. Elle marche. Sans s'arrêter. Elle respire l'air frais d'automne. Elle observe les arbres, les feuilles sur le sol. Le ciel gris. Elle trouve ça beau. C'est dans ces moments qu'elle aime la vie. Dans ces moments qu'elle se sent bien, heureuse.

je descends vite, plus vite que le vent, plus vite que rien. tout défile devant mes yeux, mais rien ne m'arrête, c'est puissant. rien de m'arrête, sauf cette fille au bout du chemin dans la forêt. elle fait quoi celle-là ? je suis derrière elle, je sais bien que les chemins sont à tout le monde, mais elle pourrait se mettre sur les côtés. elle est sourde ? peut-être, j'en sais rien. je peux pas lui crier, moi, j'ai plus de voix depuis que je suis sur la terre, depuis des années et jamais elle ne reviendra. tape, tape sur son épaule à cette petite blonde. je lui fais signe de se pousser sur le côté, d'une main. je suis pas impoli, je suis pas poli, je suis rien.

La jeune fille continue de marcher. Elle a l'impression d'être seule au monde. Elle a envie de crier, elle a envie de courir, elle a envie de chanter. Mais elle ne fait rien de ça. Elle marche sans but précis, elle respire l'air frais. Elle se laisse emporter par le vent, comme on dit. Elle ne se fera embêter par personne, se dit-elle. Mais elle se trompe. Elle se retourne brusquement lorsque quelqu'un lui tape sur l'épaule. Mais qui c'est? Se dit-elle. Je peux t'aider? qu'elle lui demande.