tu quittes ce lieu que tu connais bien trop bien, celui où tu passes une grande partie de tes journées, de tes semaines, de tes mois... de ta vie. il fait nuit. aujourd'hui encore, tu as fait heures sup', des heures sup' dû à l'incompétence de tes collègues. à trop vouloir donner un coup de mains on finit par vous prendre le bras. tu marches seuls dans la nuit, il fait plutôt froid et tu as une longue route jusqu'à chez toi. c'est vendredi soir et on ne peut pas dire que les rues sont calmes.

elle sait pas trop où elle va, elle ne connaît pas la ville et elle est assise sur le rebord d'une fenêtre, comme si c'était la sienne. les volet sont fermés et elle n'est pas sûre que les habitants puissent dire quoi que ce soit de toutes façons. elle regarde les passants et elle demande. eh, t'aurais pas du feu ?

quelques minutes plus tard, tu réalises que tu te les pèles carrément. ce matin tu es parti avec une veste, ce soir tu repars sans. tant pis, tu n'y retournes pas, tu es fatigué de ton job qui ne vient pourtant que de commencer. tu presses un peu le pas, aillant peur d'attraper la mort. quand soudain, sortant une cigarette de ton paquet, on t'adressa la parole pour te demander du feu. tu aurais aimé dire non, c'est ce que tu aurais fait si un inconnu ou une inconnue t'adressait la parole. comme tout le monde tu aurais fait semblant que tu ne fumes pas. mais là ton briquet en main t'es tout sauf crédible. alors tu t'arrêtes et tu lui tends ton briquet rose bonbon. ouais pas de problèmes.