Sur une branche, comme un oiseau perché, elle se tient là. Elle observe. La grande enfant qu'elle est, observe les fourmis lui grimper dessus. Elle prend corps avec l'arbre. Elle bouge à peine, elle respire à peine. Solar elle observe les oiseaux qui se posent à côtés d'elle. Solar est devenue un oiseau. Un oiseau rayon de soleil. Un oiseau qui se brûle les ailes rien qu'au son de son prénom. Alors Solar ne décolle pas. Solar ne migre pas. Elle reste à Banff le temps de trouver quelque chose, le temps de se réparer les ailes. Des ailes brûlées par la vie. Solar décollera peut-être jamais. Peut-être qu'elle ne migrera jamais. Elle en sait rien, elle ne fait que goûter Baff, elle le découvre.

Elle devient chat dans les rues de Banff, elle se fait ouvrir des portes pour dormir, elle se fait offrir des repas, elle se faufile dans les rues sombres. Solar, elle se débrouille avec sa naïveté d'enfant. Mais dans la forêt, elle est un oiseau qui ne peux pas voler, un singe qui ne peux pas aller plus haut que la cime des arbres. Elle est là, elle attend, elle entend et puis là, elle voit. Entre les branchages qui la sépare de la terre. Une vie. Une vie qui s'étire. Une vie qui savoure le doux air de Banff. Et, elle, elle est comme le rayon de soleil, elle traverse les feuilles pour se poser son regard sur la peau de l'inconnue.

Et d'un bon, elle est là, pied à terre et genoux qui plient. Et comme un ressort, elle se relève. Elle est là, Solar, dans la forêt où le silence a disparu.

Éternelle enfance. Dans les arbres elle vit. Dans les arbres elle joue. La forêt est son air de jeu. Et pourtant, pourtant elle a vécu des années. Elle est loin de l'âge de l'enfance innocente, mais pourtant, elle y est. Elle fuit un monde trop dur dans des élucubrations enfantines. Sur sa branche elle observait le monde. Le monde absent. Il n'y a personne. Et puis il y a quelqu'un. Elle est là. Une silhouette féminine. Alors dans cette tête d'enfant, c'est l'espoir d'une nouvelle amitié. Un nouveau lien. Une nouvelle personne dans sa vie vide. Vide de personnes. Vides de connaissances. Vide de passé. Alors elle est descendue de son arbre. Descendue de ses hauteurs. Descendue la défense. Pour se faire agresser. Agresser par des mots qu'elle n'attendait pas. Des mots qu'elle prend mal. Elle a l'impression d'être de trop et c'est la première fois qu'elle se sent comme ça. C'est la première fois qu'elle ressent ça. Et elle comprend. Elle comprend qu'il y a pleins de choses qu'elle n'a encore jamais ressenti dans sa bulle de papier bulle. Alors, elle est là, elle a décidé d'éclater toutes les bulles. Elle veut se confronté. Peau nue fasse aux émotions. Pas de bouclier, pas d'armure. Juste des sentiments, des ressentiments. Mais elle a pas l'habitude Solar. Alors elle se retrouve face à une situation qu'elle ne maîtrise pas. Une situation qui lui échappe. Une situation dont elle ne connait ni les maux, ni les mots. Alors elle se glisse à la parole. Elle balbutie un enchevêtrement de mots avant de trouver un ordre qui prend sens. « Je... Je suis désolée. » Un peu déboussolée. Un peu perdue. Un peu de tout. Mais elle a se sentiment gênant, qu'elle n'emploie pas les bons mots. Qu'elle a prit le mauvais ordre, qu'ils sont encore plus encore plus emmêlé que si elle n'avait rien fait. Pèle-mêle. Et cet air enfantin sur le bout des lèvres, elle reprend. « Je peux te retourner la question. » Elle est l'enfant qui essaye de se faire adulte. L'enfant qui met les talons, trop grand pour ses pieds, de sa mère et qui s'imagine plus fort qu'il ne l'est réellement. Enfant en jour. Enfant tout les jours.