elle sait plus quoi faire de sa vie, de son âme. rester dans son nouvel appart à rien faire, ça l'avait pas allumé. alors elle était partie, et puis maintenant, elle est là, au milieu des gens, la tête qui tourne un peu, l'alcool dans le sang, les joues roses. le corps qui se déhanche au rythme de la musique, qui fait boum dans les oreilles, dans l'esprit, dans le coeur. des mains sur ses hanches, des mains sur son ventre, qui se glissent sous son haut noir. ce sont celles d'un garçon, mais elle pourrait s'tromper. et puis après, elle s'en fou. elle veut juste bouger, oublier, rire, ou peut-être pleurer, si tout finit mal, si elle perd son sourire.

J'étais au bar, et je devais bien avouer que je ne savais absolument pas quoi boire. Non mais regardez moi toutes ces bouteilles. En plus, j'étais juste trop trop nul pour tout ce qui touchait au hasard, donc il était certain que si j'en venais à utiliser ce stratagème, j'allais forcément tomber sur la  boisson la plus mauvaise au monde. Pas juste. Alors, j'avais décidé de faire une grève de la bibine, oui, tout à fait. Bon, seulement pour une dizaine de minutes alors, parce que j'avais tout de même super soif, hm. Je m'étais ainsi retourné, alors que mon billes océans avaient jonglé avec les visages des différentes personnes s'exerçant à se plaire. Et puis, un visage poupon plus tard, et je reconnaissais Velvet... Et un garçon qui ne m'avait pas franchement l'air commode. Mais... Pourquoi il glissait les mains sous son haut ? Il a pas le droit, si ? C'est son Chifoo à elle ? Je ne suis pas d'accord ! Remonté comme un gosse en manque d'affection, j'avais finalement sauté de mon perchoir pour traverser la foule, me plantant comme un piquet face à eux. Oh je voulais être rouge de colère, oui, mais la vérité, c'était que j'étais bien trop intimidé par les yeux menaçants de l'autre bonhomme. « T-Tu retires tes vilaines pattes de ma copine... T-Tout de suite (...) ! » j'étais super imposant, non ? Vraiment ? Même pas un tout petit peu ?

elle croit connaître la chanson qui passe, elle se souvient de quelques paroles qu'elle chante un peu fort. elle déplace de l'air, pourtant, on ne l'imaginerait pas ici. c'est pas une de ces filles qui choppe un gars pour ensuite se le faire. c'est pas une de ces filles qui boivent tous les vendredis soirs à s'en faire vomir. c'est une gamine. une jolie poupée. alors elle fou quoi, là ? à se laisser tripoter comme ça ? c'est pas les mains de son prince charmant. ce sont des mains de vilain. à qui elle veut prouver qu'elle est une grande fille, qu'elle est désirable ? à elle, oui. parce que l'homme avec qui elle danse, c'est peut-être pas le rêve, mais ça lui montre qu'on s'intéresse à elle. qu'on la trouve jolie. sexy. et comme c'est bon, de se croire, même avec trop d'alcool dans le sang, même en ayant l'air perdue, déboussolée. elle a les yeux clos, elle voyage dans sa tête, elle part loin, très loin. c'est une voix familière qui la sort de son ascension vers les étoiles. elle ouvre les paupières, trouve difficilement la source de ces mots. elle voit mal, un peu flou. b-basile ? ça lui demande tant d'efforts de concentration pour réaliser que, ouais, c'est bien lui. ce petit coeur en sucre. c'est la joie, la joie à l'état pur. elle abandonne le garçon aux mains baladeuses pour se jeter - difficilement - au cou de cet ami. je suis siiiiiiiiiiiiii heureuse de te voooooir. elle plaque un baiser sur sa joue avant de se retourner vers l'inconnu. le garçon aux bras trop musclés n'a pas le regard commode. il s'avance vers basile d'un air menaçant. t'as dit quoi, p'tit con ? oh, hein, il s'passe quoi, là ? velvet, elle a de la difficulté à comprendre tout, elle est trop saoule. heeeeeey, sois coooool, ok. qu'elle dit au gars bourré de stéroïdes. elle apprécie pas la façon dont il parle à son ami, mais le ton de sa voix, il est pas méchant. il est doux. toujours.