T'es là, assis sur tes deux fesses, le ventre à deux doigts d'exploser. T'as trop bouffé, t'en peux plus. Une bouchée de plus et t'éclates pour de bon. Pendant toute ton ascension, tu repoussais les limites de ton pauvre estomac. Maintenant, tu sais que tu as touché le fond. Ce qui te tracasse, c'est qu'il reste une bonne part de pizza -eh oui t'as pris l'extra large comme un kéké- dans l'assiette. Quitter ce lieu, quittez cette pizza à moitié terminée te rend encore plus nauséeux. Non, ça ne fait pas. C'est sacré une pizza. Tu regardes autour de toi. Un voisin. C'est pas comme si t'as le choix. Excuses-moi. Tu la joues cool, ayant déjà compris à ton arrivée que tes manières polies t'enfonceraient plus qu'autre chose. Désolé de te déranger, mais j'me demandais si tu voulais ma part de pizza. Il en reste plein et ce serait bête de la jeter. Oui, t'es comme ça. Tu partages ta nourriture avec des étrangers.

Le goût du fromage sur mes papilles et la sauce au coin des lèvres , je suis heureuse et l'estomac bien remplie.Je me demande d'ailleurs où toute cette nourriture va atterrir dans mon corps. Un corps beaucoup trop frêle et mince pour avoir un peu de place pour toute cette pâte. Quelqu'un me dérange je le regarde et je désigne mon plateau avec un sourire. «Oh , mais j'ai déjà finis moi !» Honteuse de rien je ne ressens aucun mal de voir mon assiette vide. C'est un don de ne pas grossir et j'en profite un peu.