who let the dogs out ?

Dodo, je pourrais lui confier ma vie. C'est ma seule compagnie, je suis stupide, maman est blonde et tout ça joue beaucoup. Mais je dois négocier à l'auberge un lit pour lui et moi, je n'ai pas si peur de le laisser derrière moi. Ce qui m'arrache une crise cardiaque néanmoins, c'est de ne pas le retrouver exactement là où il devrait être.
-Oh. murmurais-je, un peu ébahis alors que je lève mon nez sur dodo, fièrement allongé au soleil. Il bronze, il dort, c'est mon Foutu loup. J'ai honte.

je me lèves de mon lit, sort de la chambre. ça fait une dizaine de jours que je suis là, maintenant, et toujours je dors dans cette auberge de jeunesse. je n'ai pas trouvé d'appartement, encore. pas un que je puisse payer toute seule en tout cas. donc pour l'instant, je reste ici. je sors du bâtiment, m'arrêtes brusquement. mon souffle se bloque dans ma gorge. j'écarquille les yeux. je me pince discrètement, je dois rêver. mais non. je sens la peur qui m'envahit, qui rampe en moi et qui prend le contrôle de mes muscles, mon cœur bat à la chamade, mes mains trembles, et le reste de mon corps refuse de bouger. je n'ai jamais vu de loup avant. je ne sais pas quoi faire, j'ai peur de bouger, de le réveiller, qu'il m'attaque. et j'ai peur de ce qu'on pourrait lui faire, aussi, à cet animal qui n'a rien demandé.

Je me sens un peu nerveux, je crois. je me frotte toujours l'arrière de l'oreille lorsque je le suis et là, ça me démange, terriblement. Peut être que je suis légèrement inconscient à laisser Doodle derrière moi comme ça. Je lui fais confiance pourtant mais j'oublie parfois que ce n'est pas le cas de tout monde et qu'ils ne voient pas en lui la peluche que je perçois à chaque fois. J'observe à la volée une silhouette, positionné à quelque pas de mon chien, une jeune femme, à l'allure tétanisé. Mon cœur éclate un peu, je sais que c'est de la faute de Doodle et moi, ses yeux ne s'en décrochent pas. Je croise mes doigts dans mon dos et avance de quelque pas, juste derrière l'épaule de la jeune fille. Mes yeux se glissent un petit instant sur l'allure reposé de mon chien. C'est qu'il a l'air bien là, mine de rien.
- Tu ne dois pas avoir peur tu sais. soufflais-je en torturant mes doigts.
- il est à moi, c'est juste qu'il aime assez la hauteur C'est son petit coté sauvage à Doodle, la seule facette que les autres voient.

j'observe l'animal, à la fois effrayée et émerveillée. il a un pelage magnifique, et je peux l'imaginer éveillé, debout sur ses pattes, hurlant à la lune. le loup est un animal incroyablement fascinant, je trouve. mais je ne comprends pas ce qu'il fais là, en plein milieux de banff... tu ne dois pas avoir peur tu sais. je sursaute, surprise, me tourne vers l'inconnu. mon cœur bats à la chamade. il est... c'est ton... je... tu inspires un grand coup. tu as... un loup pour animal de compagnie? tu te sens rassurée, un peu, de savoir qu'il est domestiqué. enfin, tu crois. tu ne sais pas trop.