J'avais décidé de fêter pâques comme il se devait, et tant pis si je devais faire ça tout seul. J'avais bien pensé à inviter une personne en particulier, mais je ne savais pas la joindre. Tant pis, de toute façon, il n'y avait jamais un chocolat de trop à mes yeux. Sauf peut-être cette fois ci... Hm... Parce que le problème, c'est que j'avais oublié d'apporter des grandes poches, du coup, j'avais pleins de petits sachets remplis d'oeufs en chocolats, de lapins, de cloches, bref, de quoi faire une véritable orgie de sucrerie. J'y pouvais rien, c'était clairement mon point faible... « Non mais je vais y arriver, ne vous en faites pas ! » que je lâche à la caisse, avant de me saisir de tous mes chocolats. Alors, j'avais donc trois poches dans chaque main, un sac à dos rempli à ras-bords... et puis, j'avais coincé le pan inférieur de mon tee shirt entre mes dents pour y caler deux autres sachets à l'intérieur, en mode kangourous. C'était n'importe quoi. Et à peine avais-je passé la porte pour rejoindre l'extérieur, que j'avais compris que je n'arriverais jamais jusqu'à chez moi sans en faire tomber ne serait-ce qu'un. « Gelp. » que je lâchais d'une petite voix, les dents serrés, diction presque impossible de peur de tout lâcher.

C'était Pâques. L'une de mes fêtes préférées lorsque j'étais enfant et au fond, j'étais toujours une grande enfant. Dans les moments-là, ma petite France me manquait mais, que voulez-vous que je vous dise, je ne pouvais pas faire marche arrière et rentrer chez moi juste pour fêter Pâques avant de me sauver telle une voleuse, ce que je savais bien le faire soit dit en passant. Tant pis, je ferais cela toute seule. Ce n'était peut-être pas plus mal. J'entrais dans le magasin, attrapais un petit lapin au large sourire par les oreilles puis, me dirigeais vers la caisse. J'aurais pu passer directement si cet inconnu ne m'était pas passé devant. Il a de la chance, j'étais de bonne humeur et c'est toujours souriante que j'attendais impatiemment mon tour. Je payais mon bugs bunny en chocolat, sortis de la boutique et faillis bousculer cet homme qui s'était arrêté en plein milieu de l'allée. Damn it, c'est pas mon jour ! Je le contournais avant qu'il ne bafouille quelque chose d'à peine audible. Je fronçais les sourcils en me retournant vers lui et, m'aperçus qu'il avait du chocolat plein les bras. Dans son tee-shirt, dans les mains bref, je ne sais pas comment il arrivait à faire tenir tout ça. Besoin d'aide peut-être ? J'attendais sa réponse, le questionnais du regard alors qu'un silence pesant s'installait petit à petit. Oh putain qu'est-ce que je suis conne ! Désolé... J'esquivais une légère grimace, gênée de ne pas avoir compris tout de suite puis, fis quelques aps en sa direction. Je finis par aller l'aider en essayant de prendre un maximum de chocolat dans mes petites mains. Bah oui le pauvre, il était en train de manger son tee-shirt, je ne sais pas comment il aurait fait pour me répondre ! Parfois, j'étais vraiment blonde, ça en devenait presque désespérant.

J'étais véritablement entrain de me décomposer, là, tout de suite. Je ne savais franchement pas comment j'allais faire pour tout transporter. Il était évident que je n'arriverai pas à faire un pas de plus sans qu'une partie des chocolats que je transportais s'écrase au sol. Heureusement, une jeune femme s'était finalement proposée de m'aider. Je voulais bien lui répondre, le problème c'est que j'avais mon tee shirt coincé entre les dents, et que de toute évidence, le moindre dérapage pourrait être fatal. Elle finit par me décharger du poids sur mon tee shirt, et un long soupir de soulagement s'échappa finalement de mes lèvres, ainsi que je relâchais le bout de tissu. « Oh mon dieu, merci, tu me sauves la vie. » Pâques était décidément une saison que j'appréciais autant que j'appréhendais, et ce, seulement pour mon propre bien, hm. « Je crois que j'ai un petit peu exagéré... Mais j'avais peur d'en manquer... » que je reprends, une rougeur aux joues, alors que je culpabilisais quelque peu. « Tu veux bien m'aider à les ramener chez moi ? J'habite pas bien loin... Et puis on pourra en manger ensemble, si ça te dit. Je suis Basile ! » je parle vite, très vite, trop vite, mais c'est que j'ai peur qu'elle change d'avis, en fait.