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 ave maria jesus marie joseph

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MessageSujet: ave maria jesus marie joseph   ave maria jesus marie joseph EmptyJeu 8 Mai - 16:38

j'ai bien le droit à ça. fêter ma liberté, en toute ébriété. chanter seul dans la rue avec l'accent traînant de chez moi, et m'arrêter devant cette église, avec un rire prêt à dévaler mes lèvres comme un sac de bille dans l'escalier. "if your day is gone, and you want to ride on, cocaine" bouteille ouverte dans une main, j'essaye d'ouvrir l'immense porte. fermée. bon. il est pas loin de minuit là non, rien d'étonnant donc. alors je râle. et je m'affale. au sol, adossé à l'entrée. à chanter pour la liberté, à chanter pour jésus, sûrement occupé à me regarder les sourcils froncés. et encore jésus, si j'avais pu, j'l'aurais profané sans une once d'hésitation, ton lieu sacré.
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MessageSujet: Re: ave maria jesus marie joseph   ave maria jesus marie joseph EmptyJeu 8 Mai - 17:00

roule, roule, roule petit vélo. trace la route. fais ton chemin au milieu de ce dédale de rues. fais toi une place parmi ses murs. le vent fait balancer mes cheveux, les larmes coulent le long de mes joues. je vais tellement vite que mes yeux ne supportent plus la brise qui vient s'éclater contre eux. je n'ai pas de destination fixe. je tourne le guidon tantôt à droite, tantôt à gauche. selon mon envie. le monde tangue autour de moi. je suis la bateau dans la tempête. bateau qui s'arrête lorsque son capitaine entend un chant au loin, dans le vague. le chant des sirènes? vite, vite, ulysse, met tes bouchons de cire pour ne pas te faire ensorceler. je freine tellement fort que je suis à deux doigts de m'étaler, face contre terre et un "putain!" s'échappe malencontreusement de mes lèvres. je m'arrête. ma bicyclette de fortune tombe sur le sol en un vieux bruit de ferraille usé. ça tangue toujours. elles s'arrêtent quand, ces foutues vagues? y'a un gars, là. il chante. c'est bien lui que j'ai entendu. on dirait un vieux clodo. ça me fait sourire, parce que moi aussi, on m'a prise pour une sdf, un beau soir. je m'approche de lui, les jambes tremblantes. "fais gaffe, si tu restes là, il risque de t'arriver des trucs bizarres." je fais, lorsque je me laisse tomber près de lui, contre cette vieille porte. sur le coup, je réalise même pas que je suis devant une église. je sors ce qui ressemble à une clope à moitié fumée de ma poche. mais en fait, c'est un joint. ouais, j'me souviens qu'un jour, la première fille que j'ai connu à banff m'avait dit "ce qui est cool ici, c'est qu'on a même pas besoin de se cacher pour fumer". alors maintenant, je l'écoute. et les douces paroles de cette inconnue ne m'ont jamais trahie.
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MessageSujet: Re: ave maria jesus marie joseph   ave maria jesus marie joseph EmptyJeu 8 Mai - 17:28

faut croire que j'suis déjà assez ivre pour pas l'avoir entendue arriver, celle-ci. une poupée brune, une pas timide en plus faut croire, puisqu'elle vient s'assoir à côté de l'inconnu que j'suis, et qu'elle se sort une fin de clope -ou ce que je crois que c'est- en me disant de faire gaffe. des trucs bizarres elle dit? "la preuve en est, te v'la qui squatte ma soirée" ma soirée. puis quoi encore, j'suis qu'un imbécile bourré adossé à la porte de l’église. on dirait un clochard ouais. "c'est toi l'imprudente. si ça s'trouve, j'suis un tueur en série en cavale. on sait pas hein" et puis j'la regarde s'allumer son truc, elle me donne envie de fumer. on en fait pas des comme elle au kansas, je me dis, en sortant un paquet de tabac et des feuilles. pas de filtre non, j'en ai même pas. et puis j'lui tends la bouteille sans rien dire, avant d'essayer de me rouler un semblant de clope. pas facile quand on a l'impression d'en voir trois en une. "dis donc, tu sais pas comment entrer dans l'église non? j'voulais tellement parler au bon dieu tu comprends, j'avais un tas d'choses à lui dire"
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MessageSujet: Re: ave maria jesus marie joseph   ave maria jesus marie joseph EmptyJeu 8 Mai - 18:43

moi, une chose bizarre? oh, peut-être. sûrement même. au fond, ça me plaît d'être un truc bizarre. mais tout ce que je sais, c'est que lui aussi, c'en est un, de truc bizarre. on voit pas souvent de truc normal, bourré et assis devant une église. je tire longuement sur ma fausse clope puis je laisse la fumer s'évader. rejoindre les nuages. je pose mes yeux sur l'habit étoilé des cieux, puis je regarde la fumée monter. monter jusqu'à ce qu'elle disparaisse. là-haut, tout là-haut, dans la maison de dieu. si c'est la seule chose qu'il faut faire pour qu'il nous réponde enfin, lui balancer la fumée d'un joint à la figure, eh ben on le fera. j'en suis sûre. puis mes yeux se posent sur lui. lui, le tueur en série? laisse moi rire. d'ailleurs, un éclat de rire incontrôlé s'échappe. arrête... t'es tellement bourré que tu serais même pas capable de m'attraper. il veut qu'on essaye? moi, si il veut, j'me met à courir. là, tout de suite. ça me réveillera les neurones, un peu. puis il sort son paquet de tabac. ah non, je refuse qu'il ne goûte pas ce que je suis en train de fumer. et puis il a l'air d'avoir deux mains gauches, il en fait tomber la moitié sur les marches. alors je lui prends son ébauche de cigarette des mains puis je lui tend la mienne. ou ce qu'il en paraît. non non.. attends. finis la mienne avant. puis il me tend sa bouteille. tiens, je l'avais pas vu celle là. on a qu'à faire un échange. je souris puis doucement, en essayant de ne pas en mettre partout comme lui, j'en bois une gorgée. ou deux, ou trois. je sais pas bien, en fait. et puis on s'en fou au pire. je lui tends à mon tour. ah oui... si. je crois que je connais une autre entrée! elle est tout le temps ouverte, celle la. oui, si ma mémoire est bonne, y'en a une, juste derrière, dans les jardins. elle est toujours laissée ouverte pour les grenouilles de bénitier, celles qui ont besoin de venir lâcher leurs prières dans le vent à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. alors je me lève avec un peu de difficulté, puis je lui tends la main. suis moi. ce serait presque une invitation.
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MessageSujet: Re: ave maria jesus marie joseph   ave maria jesus marie joseph EmptyJeu 8 Mai - 19:24

et moi je ris, sans aucune retenue. elle a raison la p'tite, j'suis bien trop bourré pour arriver à viser quoi que ce soit. trop pété pour pouvoir lever une main. et surement aussi pour lui courir après. "ça va t'as raison. j'suis pas en état de jouer à chat" je lance, en m'enfilant une nouvelle rasade. on dirait de l'alcool à brûler sérieux; c'est dégueulasse, ya pas à dire. mes doigts taquinent le paquet. j'ai l'impression de savoir ce que je fais, sans même voir que la moitié finit par terre, sur les marches. entre mes pieds. ingrat. comme si j'pouvais me permettre de gaspiller tout ce tabac. mais ma sauveuse d'un soir se charge de me filer sa fin, et ça, ça se refuse pas. "oh, sympa mec, tu m'sauves la vie" ouais, mec. tant pis. fallait pas être aussi cool. pour moi les filles, c'est chiant, ça fait des caprices. ça râle sans arrêt. elle non. elle a l'air d'enchanter ma soirée. à se demander si elle est bien réelle. et puis je fume. une taffe, deux taffe. mes yeux s'écarquillent. mes pupilles sûrement aussi. "dis donc, qu'est-ce que tu m'as filé ? sous les yeux du bon dieu, c'est pas sérieux" et je ris, et je savoure. je profite du cadeau inespéré. dire que j'me suis déjà fait envoyer brièvement au trou pour des bêtises de ce genre. faut croire que ça m'a pas servi de leçon. j'en redemanderai presque en fait. barbie brune se lève, me dit que oui, y'a bien une entrée cachée. magnifique ! je lui prends la main sans hésiter, je ramasse ma bouteille et j'me lève comme je peux, et je la suis. "one day you'll find that I have gone, but tomorrow may rain, so i'll follow the sun" j'entonne, sans me soucier de réveiller les dormeurs, ou de l'ennuyer elle. "t'as un prénom dis?"
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MessageSujet: Re: ave maria jesus marie joseph   ave maria jesus marie joseph EmptyVen 9 Mai - 14:39

après avoir goûté son breuvage, j'ai un sale goût dans la bouche. mon visage se tord en une visage pas très glamour puis je lui dis aaaah! mais y'a quoi dans ta bouteille? si ça se trouve, il le sait même pas lui même. mais je continue de rire quand même. c'est pas pire que la vodka. la vodka, je déteste. j'ai l'impression d'avaler de l'alcool à 90 degrés tellement c'est à vomir. si ma mère était là, elle me dirait de pas boire dans la bouteille d'un inconnu. qui sait, et s'il avait mis du GHB ? la drogue du violeur. au fond, je m'en fous. j'me dis que je saurais toujours m'échapper à temps. ouais, j'me sens invincible... et ce que je viens de fumer n'arrange rien. il m'appelle mec. pendant une seconde, je fronce les sourcils d'un air rieur. puis après, j'me dis que j'm'en fous aussi. toute ma vie, j'ai préféré la présence de la gente masculine à celle des femmes. ils me correspondent mieux. d'ailleurs, il vient de se rendre compte de ce que je venais de lui filer. un temps, j'avais oublié qu'il ne savait pas ce que cette clope cachait en réalité. je lâche un petit rire. dieu, est-ce qu'il existe? putain, c'est vraiment la question que je me poserai toute ma vie. mais en tout cas, ça lui passe complètement au dessus qu'on se fume un joint devant sa prétendue maison. puis je me lève et il prend ma main. alors je monte sur le mur jouxtant l'église puis je saute pour atterrir dans le jardin. les herbes m'arrivent à la taille. dans ma tête, j'me crois un peu dans la jungle. t'aimes les Beatles toi, non? j'ai reconnu l'air et les paroles qu'il chantait. je souris. je l'aime bien. je me demande s'il est comme ça quand il est sobre, aussi. dans le jardin, y'a pas vraiment de lumière. hormis celle des lampadaires de la rue qui l'éclaire faiblement. mais je finis par distinguer un petit chemin. oui, normalement je m'appelle diane ! et toi? pendant deux secondes, j'ai cru avoir zappé mon prénom. quand j'suis pas dans mon état normal, ça m'arrive souvent. et j'ai l'air encore plus conne. et puis de toute façon, chaque personne que je croise m'en donne un différent. y'a de quoi se perdre dans tous ces noms. une fois arrivée devant la petite porte de derrière, je la pousse doucement. et comme prévu, elle est ouverte. on accède à l'intérieur par le côté. je sais pas si c'est moi, mais j'ai l'impression qu'on y voit comme s'il faisait jour. un faible rayon de lune traverse le vitrail central, on se croirait ailleurs.
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MessageSujet: Re: ave maria jesus marie joseph   ave maria jesus marie joseph EmptyVen 9 Mai - 16:29

elle m'emmène j'sais pas où, mais là présentement, j'en ai rien à faire. si elle m'emmenait dans un aquarium public, j'pourrais en oublier qu'à la base, moi j'voulais juste aller insulter dieu dans sa propre maison. me souler sous son toit, lui faire un doigt d'honneur en le regardant droit dans les yeux. tu parles, j'ai déjà un mal fou à faire le point sur elle. et sur le mur. "putain tu veux pas m'faire gravir une montagne non plus ! c'est un test d'endurance que tu m'fais passer ? on est à l'armée ?" ça va, le mur fait même pas un mètre de haut. suffit de lever la jambe et on atterrit de l'autre côté. moi ça m'empêche pas de pester encore et encore, jusqu'à ce que j'atterrisse dans un petit jardin clos à mon tour. des herbes folles me piquent les mollets. elle reconnait les beatles, et là, elle me fait plaisir. "tu viens d'entrer dans mes bonnes grâces, jeune fille" je lui lance avec un clin d'oeil, même si elle a pas l'air si jeune que ça. raisonnablement jeune on va dire. j'veux dire par là, j'peux me permettre de la trouver jolie sans me sentir comme un affreux pédophile. ouais, comme ça. "normalement" je répète en riant. comme si c'était possible de pas avoir de prénom. c'est con un peu ma question aussi. diane, elle s'appelle diane. c'est joli, mais j'peux pas lui dire simplement qu'son nom est joli. j'suis obligé d'en rire. de la provoquer, parce qu'elle a l'air de quelqu'un qu'on peut provoquer pour s'amuser, sans que ça tourne au vinaigre. c'est cool ça. "aïe ça rigole pas, j'ai affaire à une déesse. une chasseuse qui plus est. moi j'ai pas de prénom, désolé" je lance en riant. j'ai l'impression de m'adresser à une vieille connaissance. c'est débile pourtant, parce qu'elle vient juste de débarquer dans ma vie. je la suis sans réfléchir, totalement à l'ouest. et enfin, enfin, elle me fait entrer dans la demeure de dieu. "aaaaah" je lâche avec un grand sourire, les bras écartés, comme pour accueillir une supposée félicité divine. j'dois avouer que la vue en jette. il fait étonnamment clair dans cette église. "est-ce que t'as jamais eu envie d'être dans une église comme maintenant, saoule à en rouler sous la table ? moi si. j'suis là pour fêter la liberté tu vois. j'voulais remercier le bon monsieur là haut pour tout ça, tu comprends." je descend une autre gorgée, et puis j'lui colle la bouteille entre les mains. "t'as raison, c'est dégueulasse ce truc - mais entre nous, dieu, j'y crois pas une seconde" je grimpe sur un banc, le nez en l'air, sous ce plafond immense. "rassure moi, et dis moi que j'suis pas tout seul dans cet état, j'veux dire, complètement ruiné ?" je lui lance un regard inquiet. j'arrive pas à savoir comment elle se sent, elle. et puis j'éclate de rire.
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MessageSujet: Re: ave maria jesus marie joseph   ave maria jesus marie joseph EmptyVen 9 Mai - 17:51

il me fait rire. il a besoin que je l'aide pour franchir ce petit mur, peut-être? il a pas l'air d'y voir très clair, et je pense que s'il s'étalait dans l'herbe, là, maintenant, ça me ferait vraiment trop rire. dès que quelqu'un tombe devant moi, j'arrive jamais à me retenir d'éclater de rire. une vraie gamine, au fond. mais je fais pas vraiment gaffe, je continue de le tirer par la main jusqu'au lieu tant espéré. hé oui, les beatles, ça représente un peu tout une période de ma vie où j'étais bien dans ce style là du genre je fais de la musique et j'm'en fous de tout. ça a pas duré longtemps, mais ma mémoire en porte encore les traces. aujourd'hui, j'm'en fous toujours un peu mais beaucoup moins qu'avant. et je sais pas si c'est bien, d'avoir changée comme ça.
puis j'm'y attendais un peu, à ce qu'il me sorte la blague de la déesse et de la chasseuse. au bout d'une vingtaine d'années d'existence, j'm'y suis habituée. quand je dis mon prénom, des fois, y'a une petite voix dans ma tête qui me dit "dans 3 secondes, on va te parler de mythologie". mais là, bizarrement, j'y ai pas trop pensé. et ça me fait même rire. oui, donc t'as intérêt à te tenir à carreau ! sinon, je le plante avec ma harpe. ça rigole plus. puis il me sort qu'il a pas de prénom. et là ça va plus. oh non. dis moi ton prénom sinon c'est nul. faut que je rigole moi aussi... j'ai toujours été nulle pour trouver des réflexions pourries sur les prénoms. mais là, j'vais me creuser la tête. et puis si ça se trouve, il a un prénom courant genre pierre, léo ou david. mais il a pas une tête à avoir un prénom passe partout. il a une tête à avoir un prénom original. mais moi et mon intuition, ça fait souvent plus que deux alors j'préfère pas trop m'y fier.
il a l'air heureux d'être dans cette église. je serais presque à deux doigts de croire qu'il croit dur comme fer en notre doux seigneur jésus. mais ce serait quand même assez paradoxal compte tenu de son attitude. puis il me fait rire, avec son expression bizarre. "saoule à en rouler sous la table". je crois que j'ai jamais vu quelqu'un devant moi le dire à voix haute. à la télé, souvent, mais jamais en vrai. il t'écoute pas. tu peux foutre le bordel, j'suis sûre qu'il s'en tape ! il préfère se faire tous les anges du paradis, en attendant. on y pense pas souvent mais en réalité, dieu c'est un gros pervers. il garde des femmes entières pour lui tout seul. elles ont même pas le droit d'avoir de mecs parce qu'il les veut toutes dévouées à lui. à lui seul. il me passe une seconde fois la bouteille. je suis soulagée quand il m'avoue ne pas croire en dieu. je le préfère comme ça. moi non plus, c'est une invention créée de toute pièce par les Hommes pour qu'ils trouvent un sens à leur existence. dis donc, c'est que j'en deviendrai presque philosophe. je sais pas ce qu'il en pense, lui, mais j'aimerai bien le savoir. et puis histoire de voir si le goût a changé ou pas, je laisse les dernières goûtes de la bouteille passer mes lèvres. verdict, c'est toujours aussi dégueu'. de toute façon, y'en a plus, alors je la pose sur un banc pour éviter qu'elle ne s'explose contre la pierre. l'homme sans nom est monté sur un de ces bancs. il regarde vers le haut. alors moi aussi ça me donne envie. je lève les yeux. c'est que c'est haut. ça m'a toujours étonnée, la hauteur des plafonds des églises. je me suis toujours demandée comment ceux qui les avaient construites avaient fait pour les faire si haut. c'était des surhommes. des anges, peut-être. ou des diables. oh non, t'inquiète pas, je le suis aussi. j'me suis toujours dit qu'on pouvait pas vivre sans fric mais en fait... si. et puis au pire, tu peux toujours vider la quête. enfin, ça sert à rien, faut le dire vite. ça sert à manger, mais c'est presque tout. et puis moi, j'ai toujours eu de l'argent. de l'argent à en crever. j'ai toujours eu tout ce que je voulais, du haut de ma villa aux pièces si nombreuses qu'on s'y perdait. de là, je voyais tout los angeles. je pouvais tout avoir, même le monde entier. mais j'me suis rendue compte que l'agent, ça servait à rien d'autre qu'à asservir les gens. vivre sans rien, c'est dur. faut juste y croire. y croire très fort, jusqu'à s'en convaincre. puis je baisse les yeux vers lui. avec la position qu'il a, ça ferait une jolie photo. puis je me retourne vers l'allée centrale. je me demande si je suis toujours aussi souple qu'avant. parce qu'avant, je faisais de la gym. j'en ai fais au moins six ans et au bout de ces années, j'avais l'impression d'être devenue élastique. c'était fou. par rapport à avant, maintenant, j'suis une petite vieille. mais j'vais quand même essayer. alors je me prépare, j'essaye de me souvenir de comment je faisais avant. le sol est assez dur mais par contre, si je me loupe, je vais souffrir. alors je me lance, je prends de l'élan puis je fais une roue. et finalement j'y arrive plutôt pas mal. à la fin, j'ai un peu de mal à garder mon équilibre mais je m'attendais à pire. alors pour le retour, j'en refais une. c'est un peu difficile quand est pas consciente de tous ses mouvements mais je reviens entière à ses côtés. je suis montée sur le banc. ou braque une banque ! dieu sera son complice. il pourra rien lui arriver.
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MessageSujet: Re: ave maria jesus marie joseph   ave maria jesus marie joseph EmptyVen 9 Mai - 18:35

c'est vrai qu'elle pourrait bien rire elle aussi, si j'lui disais mon prénom. le vrai, et puis le faux aussi. mais j'secoue la tête et puis j'la suis sans rien lui dire. un peu parce que j'ai pas envie, un peu parce que ça me fait marrer de garder le secret, un peu parce j'ai la flemme aussi. d'expliquer, de raconter. c'est trop compliqué ce soir, vous comprenez. "tu sauras rien, petite diane." petite, pas grande. qu'on a envie de prendre comme un sac à patate sur son épaule, pour la faire tourner, tourner, tourner. oui, c'est n'importe quoi. je sais. et puis on rentre dans l'église, le paradis des bénis-oui-oui, ce que j'aurai du être. combien de fois j'me suis fait taper sur les doigts pour avoir oublié la messe du dimanche matin. diane, elle pense que dieu copule avec ses p'tits anges, et moi, ça me bidonne encore une fois. j'suis content d'pouvoir proférer des insanités avec quelqu'un qui pense pareil. que dieu , c'est des conneries. que ça donne un sens aux vies des autres, les sans but, les perdus. j'crois que j'étais à deux doigts d'en être à un certain moment d'ma vie. puis j'me suis tourné à temps vers l'inconnu, vers le voyage. "c'est quoi le but de lui trouver un sens. on a qu'à la prendre à l'envers si on a envie cette bitch d'existence, merde alors." et du coin de l'oeil, je l'aperçois torcher la fin de la bouteille et la poser dans un coin. quand j'pense à celui qui va trouver ça ici, j'peux pas m'empêcher de trouver ça hilarant. alors j'lui pose ma question. avec la langue pâteuse, mon regard un peu halluciné, j'lui demande comment elle se sent. si elle se sent déglinguée elle aussi. comme moi. mais ma question tombe à l'eau. tragique. noyée en beauté dans l'incompréhension totale. "vider la quête. t'es vraiment une vilaine pêcheresse" je réponds en descendant de mon banc, pour m'allonger sur les dalles froides et poussiéreuses; comme ça, j'peux la regarder d'en bas. me toiser de ses grands yeux bleus. extraordinaire. "mais diane. moi j'parlais juste de l'état de mon pauvre cerveau à l'heure qu'il est. avec ce que j'lui ai fait boire, et puis c'que tu lui as fait fumer. d'ailleurs, t'as mon paquet d'tabac? alors moi j'demandais si par hasard, le tiens était aussi, tu vois... à l'envers ! " je lance d'une voix traînante. et la voilà qui fait ses roues dans l'allée, avec une grâce provocatrice. et puis encore, une deuxième. "mais apparemment non. doux jésus. j'crois que j'vais pleurer ! pourquoi es-tu sobre maudite enfant !" on croirait entendre mon père, avec des mots différents. c'est l'même ton pourtant. je me relève dans un bond. et j'fais pareil qu'elle. enfin j'essaye, parce que je m'écrase lamentablement par terre. argh. je lève les deux mains en l'air. "sauve moi diane" je supplie, je joue la comédie, j'implore qu'elle vienne poser encore une fois ses mains dans les miennes. j'suis une vraie diva j'vous dis. "mon nom c'est chester au fait" je lâche, comme un ch'veu sur la soupe. "tu es d'ici diane?"
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MessageSujet: Re: ave maria jesus marie joseph   ave maria jesus marie joseph EmptySam 10 Mai - 8:06

je tousse. je tousse à m'en arracher les poumons et à vomir sur le sol de l'église. ça m'arrive parfois, quand j'abuse trop des bonnes choses. c'est dans ces moments là que j'me dis qu'il faut que j'arrête. mais au final, je m'écoute jamais vraiment. je suis pas petite ok ! réflexion basique de la fille qui se fait qualifiée de la sorte. mais je dis ça en rigolant. et puis si ça se trouve, c'est lui le plus petit de nous deux. j'en sais rien, j'sais pas son âge. il veut même pas me dire son prénom, c'est pour dire. à croire que c'est un secret d'Etat. mais au fond, c'est pas grave. j'suis pas là pour lui faire un interrogatoire. ça a pas d'importance. puis il me fait encore rire, avec son franc-parler. c'est pas souvent qu'on rencontre des gens comme lui. la plupart des personnes en ce bas monde se taisent et n'osent jamais dire le fond de leur pensée. au moins, là, on est sûr que ça soit clair. ah oui, pardon ! en fait, je comprends jamais rien. faut que tu le saches. puis au lieu de me trouver conne, j'éclate de rire. ça m'arrive souvent, ces choses là. et puis des fois, je parle d'une chose et l'autre parle de carrément l'opposé. ça m'est déjà arrivé d'en parler pendant une dizaine de minutes avant de me rendre compte qu'on parlait pas du même sujet. quiproquo total. au début, ça me faisait chier mais maintenant ça me fait plus rien qu'on me prenne pour une retardée avec une déficience mentale qui comprend rien à ce qu'on lui raconte. puis quand j'ai bu et fumé, ça s'arrange pas. au contraire. mais siiii. enfin, je sais pas. je te dirai ça si on se recroise, d'accord? là je suis pas vraiment consciente de ce que je fais alors il me faut du temps. j'suis un peu lente. un peu, beaucoup même. son paquet de tabac, je sais pas où il est. j'ai dû le faire tomber. je le chercherai tout à l'heure, c'est promis. puis ça me fait sourire parce qu'il pense que je suis normale. ça voudrait dire que j'pourrais me saouler toute ma vie, personne le remarquerait. d'un côté, je me dis que ce serait cool de vivre une vie entière comme ça. mais de l'autre, c'est moche de vivre dans l'illusion totale. une utopie qui ne se finit jamais, une cage dorée, un cadeau empoisonné. c'est vrai que j'ai l'air normale? faut vraiment qu'il me le confirme, sinon, ça va me travailler pendant des jours et des jours jusqu'à ce que je trouve cette foutue réponse. et voilà qu'il s'étale sur le sol. c'est pas bête, comme idée ça. il me tend les mains. pour que je l'aide à se relever? sûrement, mais vu que je suis presque tout le temps à côté de la plaque, j'suis pas très sûre. non ! je veux pas le sauver, moi. qu'il reste enfer. moi aussi je veux m'allonger. alors je le fais. faut qu'il sois heureux, je viens le rejoindre dans l'antre de satan. comme ça, il sera pas tout seul à se consumer là-bas. puis il me balance son nom, comme ça. j'suis déçue, je m'attendais à un truc plus drôle. un truc qui claque, quoi. un truc sur lequel je pourrais l'embêter toute sa vie durant. mais là, y'a rien. le néant dans mon âme. rien, mis à part le fait que ça me fait penser à "cheese". mais c'est tellement nul que je prends même pas la peine de le lui dire. je vais prier dieu pour le remercier de m'avoir enfin livré ton prénom. je joint mes deux mains sous mon visage puis je ferme les yeux. je pourrais bien tomber dans les bras de morphée. mais là, je suis censée prier. je sais même pas ce que je dois dire. alors je rouvre les yeux, détaillant le plafond puis je pose mon regard sur lui. non et toi chester? je suis pas de là, non. mon milieu d'origine, il est bien différent de celui où je me trouve. c'est le jour et la nuit. et pire encore. j'aime pas trop en parler, parce que quand j'explique d'où je viens, les gens changent d'avis sur moi. et je veux pas. mais s'il me le demande, je serais bien obligée de lui dire. j'veux pas lui mentir. c'est froid le sol, en fait. la température, c'est bien la seule chose qui pourrait m'empêcher de sombrer dans les méandres du sommeil.
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MessageSujet: Re: ave maria jesus marie joseph   ave maria jesus marie joseph EmptySam 10 Mai - 12:26

big smile on my face. "je t'en veux pas. tu parles à un arriéré des relations humaines" je lui réponds. ça va, elle a pas l'air d'être une débile, et j'aime bien l'entendre rire à sa propre bêtise. son rire résonne joliment dans l'église vide, et je joins mon rire au sien. c'est vrai que j'me suis pas senti aussi léger depuis longtemps. à cet instant précis, j'ai l'impression que venir à banff était la meilleure initiative de toute mon existence. "pourquoi si ? on va pas se revoir?" en même temps, pourquoi on devrait. nous ce soir, on est juste deux éléments entrés en collision par un drôle de hasard. un heureux hasard sûrement, mais dans l'absolu, rien l'oblige à m'supporter une deuxième fois. et pourtant moi, j'ai pas envie de la laisser m'filer entre les doigts. si je dois rester à banff, oui, je serai content de lui retomber dessus. et p'tetre qu'elle sera sobre à ce moment là, et que moi aussi, sait-on jamais. cela dit, je serai pas contre rester éternellement dans cet état là, mais paraît que c'est pas viable, à long terme. "normale... comment dire. j'sais pas. t'as l'air un peu timbrée c'est vrai, regarde ou on est" et je désigne le grand espace vide autour de nous, seuls au monde, aussi petit que des insectes sous ce ciel de pierre et de lumière. elle peut dire la même chose de moi c'est clair, elle en a le droit, et puis elle en aurait même raison. neo le fou, neo l'inconscient, neo l'violent. non, non pas violent. juste un peu trop spontané. aussi spontané que les coups de poings qui finissent sur le nez des connards, des keutards, des salopards. mais diane elle verra rien d'tout ça, au fond de moi je me le jure en silence. même si elle me refuse son aide, et qu'elle vient s'échouer grâcieusement à côté d'moi sur la pierre glacée. tant pis, j'serai pas seul à me détériorer sur l'sol de cette église. on nous retrouvera dans quelques temps, crevés par terre, achevés par notre soirée, par notre débauche. fallait pas faire les cons, ils se diront en nous foutant dans un sac. on l'aura bien mérité. mais moi j'veux bien crever dans cet état, avec comme dernière vision, cette image rémanente de son profil délicat quand je tourne la tête vers elle, comme ça. j'laisse tomber mon supposé prénom comme le marteau sur l'enclume, de but en blanc, j'lui laisse pas le temps pour des suppositions. alors elle me croit, elle me dit même qu'elle va prier dieu pour l'avoir entendu, c'foutu prénom. ce qu'elle sait pas la belle, c'est que chester, c'est mon vrai, le vrai de vrai. celui imprimé sur mes papiers. je passe à autre chose, j'essaye de savoir si elle est d'ici elle. elle m'avoue que non. mais j'veux les détails moi. "et d'où tu viens alors ? pourquoi t'es partie ? ta vie d'avant, c'était comment ? attends non, laisse moi deviner. tu viens de... floride?" ça m'est venu comme ça. un engramme de mon imagination. "moi je viens du kansas. l'état le plus désolant de tous les états unis." je secoue la tête. c'est pas objectif comme avis, moi j'ai mal vécu mon existence dans cet état pourri. mais je m'en fiche d'être dans le vrai, j'lui donne simplement mon ressenti. le sol est froid oui, je trouve aussi. j'me rapproche, me colle à elle. l'alcool a brouillé les limites de la décence et de l'espace personnel. je le ferai pas autrement, enfin quoi que, qui sait. peu de choses me gênent dans le fond, et surtout pas ça, sa chaleur corporelle qui diffuse agréablement jusqu'à moi. "et là, c'est moins froid?" je lui demande avec un sourire limite. limite provocateur. "tu sais je rigolais. j'm'appelle neo pour de vrai." p'tetre qu'elle saura jamais qu'à un moment, j'lui ai dit la vérité. c'est pas grave. de toute façon comme dit, on se reverra peut-être pas. c'est triste, mais c'est comme ça. "ou est ce que tu crèches ? je pense que je l'aurais remarqué si tu étais à l'auberge toi aussi." ça oui, je l'aurais remarqué.
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MessageSujet: Re: ave maria jesus marie joseph   ave maria jesus marie joseph EmptySam 10 Mai - 15:44

j'ai l'impression d'être une petite fille devant un écran de cinéma. l'écran de cinéma, c'est le plafond qui s'étend à une dizaine de mètres de nous. mais j'ai l'impression qu'il est à des kilomètres. que c'est comme un truc hors de portée, qu'on pourra jamais atteindre. mes yeux voient de douces ombres se dessiner sur la pierre mais ça, je le sais, c'est mes yeux qui me jouent des tours. il me demande si on va se revoir. je sais pas. y'a pleins de gens avec qui ont passe de bons moments et souvent, on n'a plus jamais le loisir d'observer leurs yeux, de sentir le parfum de leur peau ou d'entendre leur rire, leur voix. c'est triste, au fond. c'est un peu comme des amis à usage unique. ça devrait pas exister. mais moi, au fond, j'espère qu'on va se revoir. même si je veux pas me l'avouer. parce que tu crois que j'ai envie de t'avoir sur le dos encore une fois? moi si je te vois dans la rue, je change de trottoir... décidément, je peux jamais rester sérieuse quand j'essaye de faire croire à quelqu'un. je ris à nouveau, ce qui fait tomber mon taux de crédibilité à à peu près zéro. ce que je viens de dire, c'est des gros mensonges. ce mec, c'est pas un fardeau bien au contraire. et puis si je le croise, j'aurais plus envie de courir vers lui que de l'éviter. puis il me dit que j'suis un peu timbrée vu l'endroit où on est. ça me fait sourire, parce que c'est lui qui m'a attiré ici. donc c'est lui, le timbré en fin de compte. on a qu'à être bizarres tout les deux, ce sera moins compliqué et plus facile à vivre, je pense. puis il embraye sur ma vie d'avant. je voulais pas en parler, moi. j'ai envie de faire comme lui avec son prénom quand il voulait pas me le donner. mais j'oublie tout ça quand mon rire s'élève à nouveau parce qu'il pense que je viens de floride. pourquoi tu dis ça? j'ai l'air d'une fille qui habitait en floride? comment on dit, une floridienne? j'trouve pas le mot, avec mon esprit qui part dans tous les sens. mais je finis par lui dire la vérité. j'habitais en californie. L.A. babyyyyy! dit avec une voix de pouf comme j'aimais les faire dans le passé. ça fait vraiment trop superficielle. ouais, vraiment. lui, il me dit qu'il vient du kansas. moi, ça me laisse muette. comme si on m'avait demandé combien faisait 557 x 82478. dans ma tête, j'ai beau chercher, je vois pas où il est, cet Etat là. j'ai l'air conne, non? je passe encore plus pour la citadine de base, celle qui méprise les provinciaux et tout ça. c'était un peu le cas, avant. mais maintenant, on est tous d'ici et d'ailleurs, alors, ça a pas vraiment d'importance d'où on vient. c'est ce que j'essaye de me dire. et je me dis aussi que si on s'était rencontré ailleurs, jamais je lui aurais adressé un mot. pas même un regard, il aurait glissé sur lui comme des gouttes de pluie sur une vitre. je me sens bête. je sais même pas où c'est... c'est où? pourquoi t'aimais pas? je peux aisément en deviner les raisons mais je préfère qu'il me les disent lui même, avec ses propres mots. puis il brise la distance entre nous et sans me tourner vers lui, je sens déjà sa chaleur, la sienne, qui envahit mon corps. mais ça m'empêche pas d'avoir quand même toujours un peu froid. je souris puis je me tourne complètement vers lui, posant ma main glacée sur sa joue exprès pour voir sa réaction. mais vu qu'il a la peau tiède, moi ça me réchauffe la main. comme quand on pose ses doigts sur une tasse fumante. en beaucoup moins chaud, sinon, il aurait un problème. j'ai même pas le temps de répondre à sa question qu'il me balance un autre prénom. je fronce les sourcils et fais mine d'être vexée. quoi? chester c'était un faux? déjà que je suis paumée, là, il m'aide vraiment pas. en tout cas, moi, j'y comprends plus rien. vraiment. neo, ça me fait penser direct à matrix. pilule bleue ou rouge? je crois que c'est ça, la phrase culte. et encore il me pose une question. j'ai l'impression que c'est tout lui qui fait la conversation. mais j'aime bien. je lui poserai des questions à mon tour quand il aura fini. moi, dans une tente! y'a un camping avec pleins de gens là-bas. ça fait un peu sdf mais bon, c'est la vérité. moi, j'aime bien. et toi? je lui demande, curieuse puis je dépose un petit bisou sur le bout de son nez.
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MessageSujet: Re: ave maria jesus marie joseph   ave maria jesus marie joseph EmptyDim 11 Mai - 8:38

elle rit diane, elle rit en confirmant mes doutes. malgré moi j'fronce les sourcils, mais j'souris. je prends son manque de sérieux pour une provocation, parce que j'aimerais pas qu'elle change de trottoir si on devait se recroiser un jour. c'est con en plus. j'sais même pas pourquoi j'y tiens tant à ça. "j'suis désolée, mais c'est toi qui m'a sauté dessus tout à l'heure!" et puis on s'en fout, depuis quand neo respecte l'intimité des gens. si elle veut pas me voir, moi j'irai l'emmerder, comme maintenant, et j'me priverai pas d'envahir encore une fois son espace personnel. envahir c'est le mot. je réalise que depuis le début, je l'ennuie avec mes stupides questions. c'est l'avalanche, l'interrogatoire soutenu. des comme j'en ai subi à hays quand j'y habitais encore, et quand je pense à ça, je m'intime de me taire. p'tetre que je la soule vraiment, à parler sans arrêt. mais moi j'ai jamais su quand il fallait parler, quand il fallait se taire, quand il fallait écouter. ce serait pas la première fois que j'en payerai le prix, de cette incapacité à la fermer. et puis finalement ça me reprend, j'suis incapable de m'arrêter. j'ai les mots qui affluent en masse, des tas de questions, j'veux tout savoir. tout. alors j'fais des suppositions, je joue tout seul au jeu des devinettes sur ses origines et sa vie d'avant. j'en pose tellement que diane, elle peut même pas en placer une. et par dessus l'marché, j'ai vraiment, vraiment envie d'fumer. m'en griller une en l'écoutant parler. p'tetre que ça me fera taire ça. sait on jamais. "j'en sais rien en fait, j'ai jamais rencontré de floridiens comme tu dis" je lui réponds en me marrant. et puis jamais de californienne non plus à vrai dire. elle me surprend en prenant son drôle de ton, ça fait un peu pouf, comme dans les films, et j'peux pas m'empêcher de la regarder avec des yeux ronds avant d'éclater de rire. et puis quand j'me reprends enfin, je lui avoue que moi, je viens tu kansas. "crois moi, y'a rien d'intéressant là bas. c'est dans le centre. là où il y a des champs et des boeufs. le centre du centre ouais." et puis ça m'aurait étonné qu'elle veuille pas savoir pourquoi j'suis là. elle est simplement en train de me renvoyer l’ascenseur, comme on dit. je hausse les épaules, vaguement, j'fais la moue en tournant de nouveau les yeux vers elle. "des trucs. des histoires. rien de grave tu sais. mais fallait que je parte" j'ai pas envie d'lui dire qu'en fait, j'étais seulement un voyou qui a eu le malheur de suivre les mauvaises personnes. un imbécile porté par son dédain évident pour les règles et les lois, qui s'est laissé dégringoler sans broncher, qui a foutu en l'air pas mal de choses. puis pas mal de monde aussi. j'laisse tomber les explications à vrai dire, j'veux pas qu'elle garde en mémoire des trucs que j'ai voulu rayer de ma vie. curieusement, j'ai envie qu'elle garde un bon souvenir de cette rencontre. alors j'lui balance mon nom, celui de maintenant. elle est perdue du coup, et moi ça me fait sourire à nouveau. elle se retourne, pose sa main sur ma joue. elle est glacée. je lui prends la main, je l'enlève de ma joue, et j'enserre ses doigts entre les miens. pour les réchauffer, et puis parce que je m'en veux qu'elle ait si froid. c'est con un peu. "non, c'est un vrai prénom chester" je lui réponds, en faisant semblant d'avoir mal compris, j'évite les explications, encore une fois. "neo c'est bien, ça te convient pas?" j'fais le curieux, je continue. elle vit dans le camping. j'en ai entendu parler en venant ici. j'comptais même aller m'y installer quand j'me serai enfin acheté une tente. "à l'auberge. mais mon pseudo colocataire de chambre m'a tout l'air timbré lui aussi. à croire que je les attire" j'fais allusion à elle, à ma pique d'un peu plus tôt. un bruit de fond attire mon attention. je tends l'oreille. il s'est mis à pleuvoir dehors, merde. j'ai encore moins envie de sortir d'ici. et soudain, j'vois son visage se rapprocher du mien, un peu brusquement, sans que je le vois venir, ce bisou là. qui atterrit sur mon nez et me fout le feu au corps. ma main libre effleure brièvement ses lèvres. "eh, t'es pas bien. j'ai failli t'embrasser."
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MessageSujet: Re: ave maria jesus marie joseph   ave maria jesus marie joseph EmptyDim 11 Mai - 12:31

il me parle et puis moi je fais celle qui comprend pas. ce rôle là, je l'utilise quand ça me plaît aussi, je fais pas que le subir... sinon, ce serait triste. je pars du principe qu'il faut toujours faire de nos faiblesses quelque chose dont on peut tirer profit. ouais, une vraie capitaliste dans l'âme.pardon, je t'ai sauté dessus quand? je me souviens pas. concernant, les habitants de la floride, il m'aide pas vraiment. il sait pas non plus. peut-être que personne sait? mais j'me promets que demain, j'irai chercher sur internet le mot, ou alors j'irai directement demander à quelqu'un. ce sera drôle. je te dirai quand je saurai. mais floridien, ça sonne bizarre. mais peut-être que c'est ça. y'a pleins de trucs bizarres dans la vie, n'est-ce-pas? j'veux même pas y penser, je trouverai trop de choses pour illustrer mon propos. mais j'espère qu'il est d'accord avec moi. par exemple, je trouve bizarre le fait qu'on entende les gouttes de pluie s'écraser sur le toit de l'église. il est tellement imposant. pourtant on arrive à entendre quand de minuscules particules entrent en collision avec lui. c'est un peu comme si un géant arrivait à être ému par l'histoire d'un nain. c'est les larmes du ciel qui meurent en un dernier soupir. moi je parle pas comme ça. mais là-bas, y'a pleins de filles qui ont cette voix là. c'est horrible, non? et encore, là, je lui ai fait que la voix. mais j'ai encore toute la panoplie en réserve de la parfaite fille à papa. moi en tout cas, je trouve ça horrible. les imiter, ça m'a toujours fait rire et ça me fera rire encore longtemps. c'est comme si je les voyais en face de moi et quand je pense à elles, je me dis qu'on pourra jamais tomber aussi bas. mais j'espère que lui, il est pas attiré par les filles comme ça. parce que y'a pleins de garçons qui les aime, celle là. et ces garçons là, je les connais par cœur. mais ça m'étonnerait, quand même. puis il m'explique où se situe le kansas, et puis dans ma tête, je crois que je me souviens l'avoir déjà vu sur une carte. peut-être. ah oui! je vois maintenant. je souris, avant de reprendre. c'est bien que tu sois parti, alors...? enfin, je suppose. même si peut-être que c'est dur pour lui. j'ai cru comprendre que là-bas, c'était un peu la campagne. même si la nature, c'est ce qu'il y a de plus beau sur terre, quand y'en a trop, ça tue, ça étouffe, ça bouffe. il veut pas m'expliquer, ça se voit. mais je vais pas le forcer. je veux pas. moi non plus quand on me demande, je réponds vaguement. alors on peut dire qu'au fond de moi, je le comprend. et encore une fois, il me perd. j'suis sûre qu'au fond, il en joue de ma facilité à me perdre dans les méandres de mon esprit. et dans les méandres du sien parce qu'il est quand même vachement compliqué. vraiment, faudrait que je me concentre pour qu'il puisse pas me paumer. mouais. je dis en fronçant les sourcils d'un air inquisiteur. genre "je vais te démasquer un jour". je serre doucement sa main pour voler un peu plus sa chaleur puis je le regarde. il cache un truc, là. j'ai envie de savoir. de tout savoir. vraiment tout. mais je me retiens. peut-être qu'un jour, je saurai. ou peut-être pas. mais c'est ça qui est beau. et tout d'un coup, j'ai une idée lumineuse. j'ai trouvé la parade pour déjouer ses plans. tu sais quoi? puisque tu veux pas me dire la vérité, je vais t'appeler nester maintenant. bah oui, nester, c'est le mélange de néo et de chester. au moins, si l'un des deux prénoms qu'il m'a donné est le sien, le vrai, celui par lequel sa maman l'appelle... je serais au moins à moitié dans le vrai. mais à moitié dans le faux. et ça j'arrive pas à l'admettre. lui, il habite à l'auberge. j'me demande pourquoi j'y habite pas moi aussi. parce que tout le monde est là-bas, à croire que c'est le meilleur endroit sur terre. quand il insinue que moi, j'suis aussi timbrée que son colocataire, je réplique en rigolant oui, faudrait sûrement que t'ailles te faire soigner toi aussi, pour arrêter de les attirer. si moi je suis timbrée, lui il est le maître en la matière. j'en connais pas beaucoup qui tiennent à entrer dans une église à plus de minuit. parce que les églises, c'est un peu glauque, surtout la nuit. mais là, avec lui, je la trouve plutôt accueillante. t'as qu'à venir avec moi ! oui, ce serait bien. je serais très heureuse. et puis de toute façon, ma tente elle est grande. trop grande, même. j'ai l'impression que je m'y perds alors je comble le vide en y mettant des tas de trucs inutiles. des trucs nuls que je trouve un peu partout. ça manque pas, chez moi, les trucs sans intérêts. mais j'aime bien, ça me fait de la compagnie. limite, je leur parle comme une vieille parle à ses plantes. mais c'est pas dit que lui, il veuille. et puis vu notre état, il pourrait très bien changer d'avis une fois sobre. et moi aussi, d'ailleurs. même si j'en doute. puis mon rire se fait à nouveau entendre lorsqu'il parle de mon bisou. je rougis légèrement lorsqu'il effleure mes lèvres. faut le savoir, je rougis tout le temps pour rien comme une petite fille de cinq ans. bah quoi? je dis, mon regard posé sur lui. puis je me rapproche encore plus de lui pour l'embêter. t'aimes pas mes bisous? dommage. parce que j'aime bien faire des bisous. mais alors, il en aura plus. j'étend un peu mes jambes. j'ai l'impression de me réveiller le matin. puis subitement, je dis j'ai faim. j'ai tout le temps faim, de toute façon. c'est horrible.
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