ÉPHÉMÈRE

ça déraille, défaille, c'est la pagaille. ça cri, ça hurle. faible faible FAIBLE. ça fait mal, c'est trop fort. stop, s'il te plaît. faible cri la voix, seule, ennuyante, gamine, bonne à rien. tes mains sont emmêlées dans tes cheveux alors que tes joues se sont transformées en cascades. cascade, bruit, hauteur, plongeon. le vide t'appelles, il te dit que tout se passera mieux en bas. dans ta poitrine, ça brûle. dans ta poitrine, y'a le feu, et y'a la mer un peu aussi. dans tes yeux, y'a l'amertume. « pardon. »

une fille est là, tu ne vois que ses cheveux. ses cheveux sombres. elle hésite, et toi tu regarde. tu poses des paris débile dans ta tête, va-t-elle le faire ? tu la regarde un instant, de tes yeux sombres. tu veux voir son visage, tu veux savoir ce qu'il y a derrière ce sombre. tu t'approche, féline. toi, tu n'hésite pas. sans aucun bruit, tu arrive. tu es de plus en plus proche, là, tu y es presque. soudain, ta main attrape la sienne et tu entremêles vos doigts. toi, tu as parié avec toi même, et tu déteste perdre. ensemble ? tu lui lance un petit sourire, à trois.. et tu décompte, un..

ensemble ? non, seule. tu as toujours été seule, ou du moins depuis qu'il s'est barré par ta faute. c'est ta faute houna. alors saute, vas-y, tombe. tu fermes les yeux et tu t'imagines en train de tomber. en train de voler. voler, tu ne fais que voler, mais toi t'aimerai t'envoler. alors envole toi, avances. tu te rapproches des chutes. on croirait que le monde s'arrête à cet endroit même. on croirait que ton monde, s'arrête ici même. à trois. trois quoi ? trois sourires, trois battements d'ailes, trois secondes. un. tu t'approches encore. le vide, il te fait peur. on dirait un monstre, une bête sauvage. à l'intérieur, ça grésille, ça crépite. ton engin mécanique est sur le point d'exploser, les perles salées ne cessent de couler. il te suffirait d'un pas, et plus rien. juste la sensation de voler, et faner en quelques secondes. fanée tu es déjà, houna. pauvre enfant fleur au teint blafard. viendra-t-il te sauver l'enfant plume lorsque tu sauteras ?

toi, naïvement, tu pensais qu'elle allait s'arrêter, se stopper dans son élan en te voyant. qu'elle n'allait pas faire de dommage collatéraux, mais elle veut y aller, elle fonce. toi, tu ne sais même pas nager, tu ne sais même pas voler. comment tu vas faire ? deux.. tu paniques intérieurement, tu attends quelque chose qui va te sauver, n'importe quoi, n'importe qui. quelqu'un qui sort de derrière, ou bien un animal. voilà ta solution. tu attends un cerf. un grand cerf, là, et puis tu pourra lui dire de ne pas faire de bruit, et ensemble, vous allez pouvoir l'observer, ce cerf. rien ne viens, et tu tarde pour le dernier mot. tu tarde à le sortir, ce trois. tu n'a pas envie de te noyer, toi. ce serait une fin pas assez engagée à tes yeux. toi, tu voulais finir dans un combat, dans une rébellion, dans quelque chose qui soit utile, et non pas noyée suite à un saut que tu aurais pu arrêter.

deux.. elle ne va pas sauter, tu le sais. tu ne veux pas. pourquoi voudrait-elle sauter ? est-elle fissurée à l'intérieur aussi ? t'es jeune houna. y'a encore tellement de chose à faire. qui donc te pleurera ? l'humoiseau, peut-être. si il était au courant. deux, on est à deux. à trois, tu ne seras plus là. plus d'après-midi ensoleillés, plus de rire, de sourire. que t'arrivera-t-il houna ? l'après mort. vont-ils t'enterrer ou te brûler comme un vulgaire déchet ? le mieux serait qu'ils ne te retrouvent pas. t'ouvres alors les yeux et recule de quelques pas. ses yeux, ses étoiles, son sourire. ses âmes, sésame, cézanne. « non.. »

» l'éphémère.

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