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 Solitude et cigarettes

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MessageSujet: Solitude et cigarettes   Solitude et cigarettes EmptyDim 11 Mai - 17:14

« J'suis une tarée, rien qu'une grosse tarée », pensait-elle en allumant une clope. La flamme rachitique du briquet s'évanouissait sous les rafales de vent, ployait jusqu'à lui lécher les doigts; mais comme à peu près tout dans ce bas monde, elle s'en foutait. Elle laissait la fumée lui ronger le corps, la grignoter en fixant le coucher de soleil pâlot, les bras serrés contre sa poitrine maigrichonne. Elle avait une respiration rauque, saccadée, simplement emmitouflée d'une doudoune old-school négligemment posée sur un top à fleur, ce qui n'était, convenons-en, pas vraiment la tenue idéale pour Banff. Il lui avait sans doute tout bonnement semblé impensable d'entreprendre un quelconque voyage sans son short moulant turquoise, ses Doc marrons et son paquet de cigarettes. Une excentricité comme une autre.

Les minutes s’égrainaient tandis qu'elle regardait l'astre mourir au loin en songeant à la nouvelle vie qui l'attendait à quelques mètres, aux bruits, aux lumières, aux lendemains. Cela flottait autour d'elle comme une évidence, elle redoutait le changement.

« Et j'men fous complètement », chuchota t-elle pour elle même en écrasant son mégot sur le sable.


Dernière édition par Calixte le Mer 14 Mai - 12:45, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Solitude et cigarettes   Solitude et cigarettes EmptyDim 11 Mai - 21:25

Jace — buffalo backpackers beach
finding my own way



Et dire qu'en me levant ce matin, je m'étais dis que cette journée allée être mortellement ennuyeuse. Finalement, j'avais passé toute l'après midi sur le sable, au bord de l'eau, et je me sentais bien . Juste bien. D'ailleurs je ne peux pas me souvenir de la dernière fois où j'ai ressentis cette sensation de pure liberté. De solitude. C'est vraiment bon. Les écouteurs plantés dans les oreilles, je m'étais allongé quelques instants pour profiter du sublime couché de soleil qui s'offrait à moi en ce moment même. J'en ai le souffle coupé. S'il y a une semaine de ça on m'avait dit que j'allais bientôt regarder soleil s’enfoncer dans l'eau, sur une plage en écoutant de la musique...
J'ai beau essayé de ne pas penser à avant, je n'y parviens pas. Tout à coup je sursaute. A quelques pas de moi, est postée une jeune fille, que je n'avais absolument pas remarqué avant. J'ôte un de mes écouteurs et la fixe. « Excuse-moi, tu m'as parlé ? » je suis sûr qu'elle a dit quelque chose, mais après avoir posé ma question je me rend compte qu'il n'y a absolument aucune raison pour que ça soit à moi qu'elle parle. J'me sens un peu ridicule.
Codes par Wild Hunger.


Dernière édition par Jace le Sam 17 Mai - 23:00, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Solitude et cigarettes   Solitude et cigarettes EmptyLun 12 Mai - 14:12

Y'avait elle, un tout, un rien. Un souffle, un battement de coeur, une saccade qui se brisait et finissait toujours par crever dans sa gorge au fur et à mesure que les vagues s'écrasaient en contrebas. Y'avait ce paysage magnifique qui la laissait de glace et qu'elle occultait avec sa fumée, qu'elle souillait comme une gamine qui s'entête à noircir une page vierge. Y'avait ces yeux aussi, deux gouffres d'une couleur trop lointaine pour qu'on puisse la définir et son regard vide. Y'avait ses pensées, ses souvenirs, ses brefs morceaux d'existence qui tournoyaient autour d'elle sans qu'elle arrive à en saisir un seul. Si elle se laissait aller, elle entendait presque les sons, revivait presque tous ces moments dans un ensemble brouillon et fugace.

Et soudain une silhouette qui envahit son paysage, qui l'arrache à son délire; qui va même jusqu'à lui causer.

Calixte entendait, percevait vaguement ce qui se passait. Elle dévisageait l'étranger, ombre supplémentaire dans son paysage hanté, incapable de lui coller la moindre étiquette, si ce n'est qu'il semblait fichtrement penaud. Elle sentait que la situation exigeait quelque chose d'elle, une politesse, une parole, une marque de considération. C'est donc ce quelle se résolut à faire sans toutefois y mettre la correction d'usage.

« J'te connais pas, tu m'connais pas », lâcha t-elle comme une constatation philosophique. « Quelle raison j'aurais de vouloir te parler ? »

Sur cette déclaration elle ramena ses jambes de sauterelle sous son menton et recommença à fixer l'horizon, les coins de sa bouche se relevant imperceptiblement dans ce qui semblait être un sourire amusé.


Dernière édition par Calixte le Mer 14 Mai - 12:58, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Solitude et cigarettes   Solitude et cigarettes EmptyMar 13 Mai - 21:19

Jace — buffalo backpackers beach
finding my own way



L'air froid de la nuit vient caresser mon visage. Je respire à pleins poumons, comme si c'était la dernière fois que je pouvais le faire. Si j'avais le choix, je voudrais que le temps s'arrête. Pas juste un instant, pas quelques misérables secondes, non. Je voudrais qu'il s'arrête pour toujours. Que je reste comme ça, une statut, allongé sur le sable blanc de la plage de Buffalo Street, avec ce soleil couchant et cette sensation de plénitude. Mais le temps défile. Il ne s'arrête pas. Il ne s'arrête jamais. Et puis de toute façon, la présence de cette fille qui m'observe avec un tel dédain, fait s'effondrer mon paradis éternel relativement vite. Certes, faut dire que je lui ai adressé la parole alors qu'elle a l'air d'en avoir quand même vachement rien à taper de moi. D'ailleurs, sa réponse ne se fait pas attendre. Trop d'amour dans ces paroles, ça me fait chaud au cœur. « Et oh !, calmos Princesse, je ne voulais pas t'offenser ! » Incroyable comme les gens peuvent être désagréables. On dirait pas, je ne l'ai pas agressé non plus. Je lui jette un regard en biais et lève le sourcil gauche avant de secouer ma tête, non mais vraiment...
C'est con, j'lui aurais bien demandé ce qu'elle fou dans le coin, mais elle a franchement pas l'air d'humeur. Tant pis.
Codes par Wild Hunger.


Dernière édition par Jace le Sam 17 Mai - 23:01, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Solitude et cigarettes   Solitude et cigarettes EmptyMer 14 Mai - 10:59

La nuit venait, comme l'étranger taciturne dont la présence irrite et fascine en même temps. Au loin, des parcelles de ciel orangé éclataient une par une, se changeaient en un tapis noir et vaporeux. Le vent se levait, ébouriffait sa tignasse, burinait sa peau, envoyait des cendres valser sur son visage bronzé aux UV avec une violence lasse, quasi-mélancolique. Elle avait un goût de sel sur le palais, une expression tranquille, paisible et légèrement acide imprimée au faciès, comme un dessert à la fois attrayant et désagréable en bouche.

Calixte s'arracha à la contemplation aveugle du paysage lorsqu'une voix déchira à nouveau la toile de ses songes. Elle redécouvrit l'étranger à ses côtés, celui qui n'avait pas répondu à sa question, sûrement parce qu'il ne l'avait pas perçu comme elle l'aurait souhaité.

Un silence plein de mots flotta entre eux. L'incompréhension était souvent une justification facile aux barrières. La facilité était d'ailleurs ce qui l'avait catapulté à Banff, la nonchalance de tout plaquer, de tourner le dos; de baisser les bras avant d'avoir commencé à les lever.

Ses pupilles défilèrent sur sa silhouette quelconque, agrippèrent son menton, escaladèrent ses pommettes, achevèrent leurs course en se plantant droit dans ses prunelles; comme si ce contact brutal allait faire la moindre différence. Chaque trait qu'arborait cet homme n'était que vexation pure, et chacun de ces traits la blessait à son tour dans son égo.

Une boule se forma dans sa gorge, étouffant minutieusement chaque fibre de son être tourmenté. Alors que le froid s’intensifiait et l'écrasait dans ses habits trop grands, elle réalisa que provoquer la déception n'était jamais gratifiant, même avec une bonne excuse.

Des lueurs dansaient dans son dos. Une ville inconnue s'agitait, se pressait avec humeur, vaquait à ses occupations dans un fourmillement intense. Un petit morceau de ce chambranle avait dû se perdre en route pour venir la rejoindre sur cette plage, inspirer et expirer en sa compagnie méprisable. L’électron libre, la marge d'erreur, le pourcentage défaillant. Et au fond, c'était peut-être bien l'aubaine à laquelle elle ne croyait plus.

Elle ne voulait pas qu'il parte, elle ne l'avait jamais voulu dans le fond.

« Moi non plus », souffla t-elle, vulnérable, tellement bas qu'elle doutait qu'il ait entendu.

Cette situation réveilla ses vieux démons, enfouis beaucoup moins profondément qu'elle ne l'aurait aimé. Tout, son attitude, ses pensées, ses espoirs morts sans avoir jamais voulu être vécus, l'air ambiant; tout cela l'avachit dans une victoire sans joie. Son regard buta sur l'amoncellement de poussière noire qui crépitait sur le sable immaculé. D'un geste fluide elle enfonça une nouvelle cigarette entre ses lèvres gercées, fit cliqueter son briquet et avala une bouffée de plénitude qui chassa immédiatement les ténèbres. Mais pour combien de temps ?

Concentrée, elle attrapa du bout des ongles le paquet qui arrivait sur sa fin, contenant juste assez de munitions pour la maintenir dans l'oubli une bonne heure. Elle le souleva en même temps qu'elle redressait l'échine, un air revêche pour contrer le pitoyable; articulant entre deux volutes:

« Tu fumes ? »
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MessageSujet: Re: Solitude et cigarettes   Solitude et cigarettes EmptySam 17 Mai - 23:24

Jace — buffalo backpackers beach
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Je n'arrive toujours pas à savoir si ma décision était la meilleure que je pouvais prendre. Est-ce que fuir est la solution ? La seule ? La plus acceptable ? N'aurais-je pas du m'imposer. Faire comprendre au monde que je ne suis pas ce monstre qu'il pense que je suis ? Je soupire, je n'aurai jamais eu la force de faire ça. Je suis lâche. Je ne me bats pas. Je fuis. C'est ça ma vie, cela a toujours été ça. Une prison. Littéralement, une vraie prison. Quatre murs, une porte en fer, un lit, un matelas pourrave et un bureau. Et peut importe où je fuirai, cela ne changera jamais. C'est pour ça que je suis parti. Ce voyage est une porte par laquelle j'ai échappé à ma réalité, pour pénétrer dans une nouvelle dimension. Banff.  

Je secoue la tête. Voilà que je me parle à moi-même. Le silence qui règne est brisé par l'inconnue. Aussi étrange que cela puisse me paraître, elle me propose une cigarette. Je hausse les épaules et affiche une moue satisfaite sur mon visage. Je me lève doucement et m'approche de la jeune fille, qui me tend le paquet. Nicotine, mon amie nicotine. Enfin je te retrouve ! J'avance ma main et m'empare d'une clope. « Merci Princesse ! » dis-je sur un ton amusé. Je me penche vers elle pour laisser le briquet bruler lentement la première couche de tabac, puis je me laisse tomber à ses côtés, les jambes tendues sur le sable froid. Après une première et longue injection de fumée dans mes poumons, je m'allonge, le bras droit derrière la tête. « J'm'appelle Jace. » Je n'attends rien en retour, à vrai dire je ne sais même pas pourquoi je lui ai donné mon prénom. Elle s'en tape très probablement. Mais c'est sorti tout seul.
Codes par Wild Hunger.


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MessageSujet: Re: Solitude et cigarettes   Solitude et cigarettes EmptyMar 20 Mai - 16:12

La fumée traçait son chemin dans son organisme décrépi, la rongeait de l'intérieur. Mécanique bien réglée, connue et reconnue. Elle n'avait qu'une vingtaine d'années à peine mais la charpente était déjà pourrie, calcinée. A la voir galvauder dans les rues en courant après des chimères, on aurait aisément pu la comparer à n'importe laquelle de ces sirènes appartenant à l'âge d'or sans même en avoir conscience. Ces femme-enfants qui exaspèrent leurs monde avec leurs silhouettes élancées, leurs traits doux et leurs cheveux luisants; et ne s'en aperçoivent que lorsque l'éphémère s'est tiré depuis longtemps.

La réalité de Calixte était tout autre. Sous les apparences, elle s'effritait doucement, se sentait partir à mesure que le tabac creusait son emballage factice, bouffant son enveloppe un peu plus à chaque bouffée qu'elle s'offrait. On pouvait lui donner autant de dizaines d'années que l'on voulait avant de crever la gueule ouverte, ça l'avait déjà un peu tué de toute façon. Ces clopes là, elles avaient le pouvoir de la rendre toute puissante, invincible; tout simplement parce qu'elles avaient déjà tué ce qu'on ne pourrait plus lui prendre à l'avenir.

En revanche, s'il y avait une chose que les Hommes préféraient à l'idée de se détruire eux-même, c'était bien de vouer le même traitement aux autres. Et parce que les autres sont tous un peu semblables, ils acceptent sans hésitation aucune la mort de la lumière, et vont même jusqu'à s'en réjouir.

Elle observait la cigarette s'enfoncer dans un autre gouffre que le sien, celui du dénommé Jayce, si elle avait bien compris. L'adolescente attardée constatait avec douleur qu'il avait suffit de quelques grammes de nicotines pour faire d'un étranger un vague ami, ou du moins, en l’occurrence, quelqu'un de suffisamment naïf pour souhaiter passer du temps en sa compagnie. Pourtant, tout ce déballage de conneries lui faisait un bien fou.

Elle attrapa le mégot qu'elle avait en bouche du bout des doigts, l'approcha du sol et commença à tracer son prénom dans le sable mêlé de cendres. Concentrée, elle laissait le joyaux incandescent se illuminer les courbes hasardeuses. Sous son geste, les lettres s'embrasaient, scintillaient comme formées de milliers d'étoiles microscopiques, puis mourraient l'instant d'après, emportées par le vent. Perdues à jamais. Ça aurait dû être triste, mais ça avait quelque chose de beau avec le soleil orangé qui dansait sur les vagues au loin, quelque chose de rare.

« J'la trouve belle cette plage. La ville même, elle a l'air cool. Enfin, pas fantastique, mais potable quoi, du genre où on se laisse vivre. Je me trompe ? », a t'elle demandé d'un ton curieux.

Il faudrait bien qu'elle se décide à s'aventurer là-bas un de ces quatre, et la perspective d'avoir quelqu'un pour l'accompagner dans cette démarche lui paraissait séduisante.

Soudain, comme elle regardait les dernières poussières s'en aller au gré des rafales, elle réalisa que contrairement à ce qu'elle avait toujours crû, elle n'aimait ni les cigarettes, ni la solitude.

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