J'viens d'envoyer un sms à Stacy afin de venir passer voir l'appartement qu'elle m'a proposé de louer avec elle. A vrai dire, j'aurai jamais cru que ma peut-être future colocataire m'aurait rencontrée de cette façon. Je sais pas, j'ai trouvé ça assez drôle, et j'ai plutôt bien aimé, mais c'était quand même bizarre, comme échange. Je crois, en tous cas. Enfin, j'me rends à l'adresse indiquée, sonne à l'interphone et attend une réponse. Ou un voisin sympa, parce que j'ai l'adresse de l'appartement, alors j'm'en fous, une fois la première porte franchie, tout ira bien pour moi ! Mais pour l'instant, j'dois attendre et chaque seconde ressemble à une heure, allez savoir pourquoi...

Je venais de recevoir un sms de Raph, la jeune femme que j'avais rencontré dans l'auberge de jeunesse. Elle m'avait semblé sympa et était intéressée par l'appartement. Je ne la connaissais encore que très peu mais chaque rencontre avec elle était l'occasion de mieux la connaître et de mon point de vue, tant qu'elle payait le loyer et connaissait les règles minimum d'hygiène, je n'allais pas en demander plus. Tranquillement dans mon appartement, j'étais entrain de finaliser la fondation de mon projet. La veille, j'avais eu l'occasion d'avoir un rendez-vous avec un banquier qui prenait la relève de mon dossier et j'avais eu la confirmation que mon projet était faisable. J'étais donc de particulière bonne humeur. Lorsque j'entendais la sonnette de mon appartement, je me levais rapidement pour aller vers l'interphone pour ouvrir. Je me doutais de qui il s'agissait. Je jetais un derrière regard à l'appartement pour voir si il n'était pas trop en désordre et me tenais prête à ouvrir la porte.

Pas de voisin à l'horizon, mon regard jalonne l'horizon. Bon... Et puis finalement, j'entends le bzzzzzz signalant l'ouverture de la porte d'entrée. Intérieurement, je remercie Stacy et entre dans le hall d'entrée à grand pas, me dirige vers l'ascenseur et appuie sur le numéro de l'étage. Je crois que c'est ça... Je jette un coup d’œil à la feuille que je tiens entre mes doigts, puis commence à faire tourner ma bague autour de mon pouce en attendant que l'ascenseur atteigne le 3ème. Ça va, l'ascenseur n'est ni un rapide, ni un très lent, alors ça passe. Je mets un pied dans le couloir, me dirige vers la porte, m'arrête une seconde, puis toque doucement. C'est parti, je vais voir l'appartement que je vais peut-être habiter pour une période indéterminée, que c'est excitant ! Et surtout, dix fois plus cool que l'auberge de jeunesse dans laquelle je crèche actuellement.

Rangeant dans un dernier geste une tasse qui trainait, j'étais assez contente de ce que j'avais fais de cet appartement. Les meubles n'étaient pas trop vieillot et après avoir bougé quelques meubles, j'arrivais à me sentir chez moi. Bien sûr lorsque je serais moins à la gorge niveau finance, je m'offrirais bien entendu quelques meubles pour vraiment avoir des choses à moi, cependant, ce n'était pas d'actualité pour le moment puisque le seul plaisir que je m'offrais était des séances d'équitation une fois par semaine. J'entends des pas approcher dans le couloir. Pas que l'immeuble est mal insonorisé, mais l'appartement est dans le silence complet et je suis entrain de tendre l'oreille donc forcément, je ne pouvais que l'entendre tout comme son toquement de porte. J'ouvris la porte avant de sourire à la jeune femme. « Salut ! On se fait la bise ? » J'avais l'habitude de saluer les gens en faisant une bise mais je savais que certaine personne n'aimait pas spécialement cela, je ne voulais pas la froisser en franchissant ce qui pouvait être pour elle une limite. Je me décalais néanmoins pour la laisser entrer.

C'est le grand moment, le moment où Stacy va ouvrir la porte du peut-être futur appartement où je vais habiter. Et c'est évidemment ce qu'elle fait, quelques secondes plus tard. Elle sourit, et lance de sa voix à la fois mélodieuse et douce : « Salut ! On se fait la bise ? », je souris à mon tour à ces mots, avant de répondre sur le ton de la rigolade, sans pour autant que ça ne soit pas sérieux. « En Suisse, c'est trois, alors ça dépend si t'es prête à faire ça ou pas... », un petit sourire en coin éclaire mon visage. Et puis je décide d'avancer ma tête vers la sienne pour lui faire les trois bises qu'elle m'a "demandé". Elle se décale ensuite, je fais un pas dans l'appartement et jette un regard à ce qui se trouve être un appartement assez spacieux, avec des meufs assez cools et pas trop pourris. C'est vraiment pas mal, c'est vraiment pas mal, jusque là en tous cas. « Ca a l'air d'être assez cool, jusque là ! Y'a des vices cachés ou tu ne les as pas encore trouvé toi-même ? », je rigole, évidemment,mais on sait jamais. Après tout, chaque appartement ou chaque maison a son petit point faible ou son petit truc à cacher.

Je fus rassurée de voir que la jeune femme ne s'offusqua pas pour les bises, elle enrichit même à propos d'une tradition de son pays. Ce n'était pas pour me déplaire, j'aimais en apprendre sur les autres pays. Les bises faites, je refermais la porte de l'appartement. Elle commença à regarder. Je ne pouvais m'empêcher d'essayer de sonder ce qu'elle pensait de l'appartement. Pour le moment, je ne la voyais pas effrayée, cela me rassurait un peu. Elle me demanda si je connaissais les vices de l'appartement. Je devais reconnaître que je ne vivais pas encore depuis suffisamment longtemps ici pour véritablement connaître les défauts de l'appartement. Je me passais alors une main derrière la tête cherchant un truc à lui répondre. « J'ai pas encore trouvé grand chose à l'exception que l'on entend un peu la chasse d'eau des toilettes du voisin du dessus, mais c'est pas terrible. » Il était clair que ce n'était pas très flatteur pour l'appartement mais je considérais cela supportable surtout que je ne l'avais pas souvent entendu tirer la chasse et puis je devais reconnaître de ne pas être à l'affût de cela. « Tu veux boire quelques choses peut-être ? »

Les vices cachés. Il y en avait toujours, quoi qu'en Suisse, c'était encore supportable. Mais en France, il paraît qu'il y a des trucs affreux, j'sais pas. Pour le Canada, j'en ai foutrement aucune idée, alors j'préfère demander. « J'ai pas encore trouvé grand chose à l'exception que l'on entend un peu la chasse d'eau des toilettes du voisin du dessus, mais c'est pas terrible. » Je la regarde, toujours le sourire aux lèvres. « Si c'est que ça... Non mais on en trouvera d'autres après, c'est presque obligé. M'enfin, ce sera trop tard quand on le découvrira, alors on fera avec. » Et puis, tant que c'est aussi supportable que la chasse d'eau du voisin, on va pas s'en plaindre. Tant qu'il ramène pas une hurleuse toutes les nuits, c'est bon, j'ai envie de dire. « Tu veux boire quelques choses peut-être ? » Je fais un signe de la tête, négatif. « Non, t'inquiète, c'est bon pour l'instant ! Mais c'est gentil. » Un sourire rassurant se dessine sur mon visage.

Il était vrai que maintenant le bail signé, on ne pouvait malheureusement plus rien changer si il y avait des vices cachés. Pour ma part, j'aimais bien les vices cachés, cela donnait du charme à l'appartement. Mais après tout était relatif, il ne fallait pas que cela devienne énorme comme par exemple une fuite d'eau. Elle refusa de boire et je restais donc à côté d'elle. Cela ne me dérangeait pas. « Suis-moi, je vais te montrer ce qui serait peut-être ta chambre. » Oui je la trouvais vraiment sympathique et j'espère la voir comme colloc. Sans être une fille ennuyeuse, elle semblait savoir se montrer discrète et c'est ce qui me plaisait. J'espérais donc qu'elle accepte de me rejoindre et surtout qu'elle soit solvable. Je n'aimais pas parler d'argent mais il était claire que j'allais devoir le faire pour ma sécurité. Ouvrant une des portes du salon, je me décalais pour laisser entrer Raph. « Voici donc la chambre. » dis-je avec un sourire aimable. La chambre donnait sur une petite cours calme comme la mienne.

j'ai pas soif, mais c'est gentil à elle de proposer. du coup, elle décide de commencer la visite par la chambre qui pourrait être la mienne dans relativement peu de temps. c'est intéressant et c'est la pièce dans laquelle je serai amenée à passer le plus de temps, alors bon... j'adhère à ce choix et je me laisse guider dans l'appartement, entrant finalement dans une chambre d'une taille tout à fait raisonnable et menant sur une petite cour. ok, la barre est quand même assez haute. je m'avance dans la chambre, c'est sobre, c'est cool. je m'avance vers la porte-fenêtre donnant sur la cour et regarde à l'extérieur. il fait trop froid pour ouvrir et aller voir à l'extérieur, et puis y'a le chauffage alors autant ne pas gaspiller. « franchement, c'est vraiment bien ! y'a d'autres chambres ou c'est tout ? » juste pour savoir si d'autres colocataires risquent de débarquer dans les prochains jours ou non. ou s'il y en a déjà, en fait. mais je pense qu'elle me l'aurait dit dès le départ. « et ça va ? les matelas sont confortables, t'arrives à dormir sans que ton dos ne crie à l'aide ? » oui, c'est important ! et j'ai pas envie de sauter sur le lit, pas froisser les draps quoi. un peu de respect quand même.

Je la laisse observer les lieux et je constate que pour le moment tout se passe bien. Elle me demande alors si c'est la seule chambre et heureusement que non. A ce prix là, l'appartement se doit d'avoir deux chambres minimum. « Il y a aussi ma chambre, c'est la dernière porte. Entre les deux chambres, il y a la salle de bain. » Oui une salle de bain avec une baignoire, vous n'avez pas idée à quel point j'adore cela. Je suis une grande friande de bain et voir que cet appartement avait une baignoire m'avait rendu aux anges, c'est idiot mais comme cela. Elle me demande alors si je dors bien par rapport aux matelas. « Je n'ai pas vraiment à me plaindre. Je dors assez bien mais je suis surtout difficile vis à vis des oreillers et j'ai les miens. » J'entre alors dans la chambre pour lui ouvrir des placards. « Donc comme tu peux le voir, pas besoin de commode, ni d'armoire, les placards sont assez spacieux, en revanche comme il n'y a pas de place dans le salon, on devra garder dans nos chambres, chaussures et manteaux. » Je me fais soudainement peur à moi même en parlant comme si la collocation était conclue mais cela démontrait le fait que j'appréciais la jeune femme, ce qui était une certitude.

« Il y a aussi ma chambre, c'est la dernière porte. Entre les deux chambres, il y a la salle de bain. » Evidemment, j'imagine bien qu'elle dort pas dans le canapé, la pauvre Stacy. Je jette un oeil par la porte, regarde la porte de la salle de bain, entre-ouverte. Ok, j'commence à me repérer. Je repose mon regard sur le lit pendant cinq secondes et demande comment elle dort, histoire de savoir dans quoi je m'embarque et si j'dois changer le matelas. Et elle parle des oreillers, c'est pas faux non plus... Je supporte pas les oreillers tout vieux dans lesquels la mousse est tellement vieille qu'elle est devenue compacte et qu'il est donc impossible de trouver une position confortable. Alors je m'avance vers le lit, tâte les oreillers. Ca devrait le faire, au moins dans un premier temps. Après j'achèterai des oreillers plus confortable si jamais j'en ai besoin. C'est après avoir fait ça que Stacy entre dans la chambre et ouvre les placards tout en continuant son argumentaire. « Ca va, y'a largement assez de place pour une collection de chaussures là-dedans ! Elles ne seront pas à l'étroit... » Je jauge la pièce une dernière fois du regard, hochant doucement la tête. Et puis mon regard se pose de nouveau sur Stacy, et je lance, avec le sourire. « On passe à la suite ? » Ouais, j'aime bien cet appart', j'aime bien Stacy, j'ai envie d'en voir plus.

Spoiler:

Il était vrai que c'était une véritable chance que l'appartement possède de grand placard, cela faisait plus de place dans la chambre. « Je dois bien avouer que c'est encore trop grand pour moi. » Oui, cela pouvait peut-être surprendre mais j'adorais les vêtements et j'étais tout particulièrement une grande collectionneuse de chaussure. Ayant tout ramener de mon précédent appartement, il était clair que la place commençait à se faire petit. Un jour, il allait falloir que je songe à faire le tri dans tout ces vêtements. Elle me demande alors de passer à la suite. Je reste quelques instants décontenancée avant de sortir de la chambre me rappelant qu'il y avait encore des pièces à visiter. « Je vais te montrer la salle de bain. » Il était vrai que je lui en avais parlé mais je ne lui avais pas montré. « Après, on pourra parler de paiement, si tu es toujours intéressée. » Je fis un petit sourire gênée à l'égard de la jeune femme avant d'ouvrir la porte de la salle de bain qui était jusqu'à présent entre-ouverte.