spasmes.

tu ranges, t'ouvres, tu fais craquer. ça t'libère. mécaniquement tu prends l'cachet, tu l'coinces sous ta langue une fraction de secondes, tu déglutis. t'es assis sur ce banc, tu t'demandes combien d'temps, combien d'temps avant qu'ça aille mieux. combien d'temps avant qu'tes nerfs se calment
di - a
zé - pam.
valium. ton bonheur, ton essence. tu soupires. tes mains se lient, puis se délient. ça va aller, tu t'dis. gugus, ça va aller. ça finit toujours par aller. tes muscles vont s'calmer, ta tête va s'calmer, ton cœur va s'calmer, tu vas pouvoir respirer. tu t'recroquevilles là, sur ce banc, en face de la pharma. tu t'recroquevilles comme une âme en peine. un mec perdu en fin de soirée. un mec qui veut pas rentrer, qui veut pas comprendre, qui veut pas s'trouver. tu veux pas t'trouver, gus ? sors ton carnet, dessine, c'est c'que tu sais faire de mieux. p't'être que ça t'aidera, p't'être que ça t'aidera à tracer un chemin. l'chemin d'chez toi. il est temps d'rentrer, gus.

Tu traînes dans les rues, cherchant la pharmacie. Tu as un mal de tête lancinant depuis ce matin et tu n’as aucun médicament pour te soigner. Tu déambules, flânant dans cet atmosphère qui, aujourd’hui, t’insupporte. Tu aimerais balancer ton poing aux gamins qui hurlent dans tes oreilles, aux voitures qui klaxonnent pour un rien. Mais tu serres les dents et regarde devant toi. Vite, Pharmacie, amène-toi ! « Mon Dieu, la voilà enfin ! » Tu soupires et entres dedans. Tu achètes ton du et ressors. Un jeune homme est allongé sur le banc, un carnet à la main. Va-t-il dessiner ? « Excusez moi, j’adore le dessin. Est-ce que … Est-ce que je peux regarder ce que vous faites ? » Tu rougis. Pathétique comme approche.

tu sais pas trop quelle heure il est. t'as bossé tard. ou tôt. l'un des deux. ton cœur s'emballe, pris dans collimateur d'l'anxiété. ça va passer. ça finit toujours par passer, tu t'répètes. nerveux, étourdi. t'as besoin de te poser, t'as b'soin qu'le temps passe, qu'la vie passe. t'as besoin de passer, toi aussi. tu sors ton stylo, tu sors ton carnet. c'est ton boulot, tes idées. le trait se trace, la page se salit. t'adores ça, tracer un simple trait. tu trouves ça beau, ça t'fait sourire. une seconde, un instant. puis ça s'envenime. ça t'emmerde, tout ce vide. t'as besoin d'le combler, c'est compulsif. t'as trop d'idées mais pas assez d'patience. c'est peut-être l'calmant, ça t'ramollit l'cerveau. tu regrettes, t'as envie d'vomir, t'as envie d'recracher ces drogues. non, non, non, pas maintenant. c'est trop tôt, t'es pas prêt. pas prêt à t'laisser aller. pas prêt pour la léthargie. " oh euh oui " tu murmures en te redressant. tu la connais pas, mais elle s'intéresse à toi. on s'intéresse rarement à toi. souvent tu t'caches, souvent tu t'perds derrière tes illusions. tu t'assois, tu lui ouvres la porte de ton espace. t'es nerveux, tu fais défiler les pages, sans trop savoir quoi montrer. sans trop savoir comment t'arrêter. " j'suis dans l'art graphique " t'ajoutes, comme pour te justifier. souris, tu t'dis. ça fait toujours bien d'sourire. elle t'a pas appris ça ta mère, gus ?

Tu espères. Tu attends. Tu es là sur le chemin de ton destin. Ce garçon t’intrigue et tu l’approches. T’es nouvelle, il est seule alors pourquoi ne pas entamer la conversation ? Quand tu seras sur le bord de ta tombe, tu ne pourras pas faire machine arrière. Il sera trop tard pour revenir, trop tard pour regretter. Tu ne pourras que te dire : j’aurais du. Alors tu fais. Tu oses et tu l’approches. Tu as peur de le déranger mais il te laisse une petite place dans son monde. Tu t’assis et mets donc un pied chez lui. Tu as frappé timidement à une porte que tu aurais pu croire fermée mais, au final, elle s’est ouverte. Et tu es curieuse de savoir ce qu’il se cache derrière. Ton plus gros défaut mais aussi ta petite qualité qui te permet de vaincre, parois, ta timidité. Tu replaces une mèche de cheveux derrière ton oreille et lui souris. Il te montre quelques dessins et tu hoches la tête, les yeux brillants. « Vous travaillez pour des jeux vidéos, des publicités ou c’est pour vous ? » Tu plonges ton regard azur dans le sien. Tu es sincère sur tes intentions. Tu veux juste savoir qui il est. Mais il ne doit pas être le seul à dévoiler son jardin secret. Alors, toi aussi, tu entrouvres ton repaire. « Niveau laissé parler son imagination. » Dis-tu en mimant des guillemets avec tes doigts « je préfère écrire. Ça me permet de retranscrire la vie que j’ai eue avec d’autres points de vues. » Sourire. Encore. Comment fais-tu pour être si joyeuse petite blonde ?

" un peu d'tout " tout. tu travailles pour la vie, pour le monde. on t'demande, t'observes, tu dessines. c'est ton imaginaire qui t'guide. t'as pas d'chef, pas d'patron. juste toi, toi ta tête et ton destin. tu souris, tu t'rends compte que t'es pas bavard. ça a jamais été ton fort ça, l'échange. t'aimes bien parler mais t'as b'soin qu'on t'pousse. surtout maintenant. surtout maintenant que ton cœur s'laisse apaiser par la candeur du cachet. comme l'aurore du matin, comme une brume sur la nuit. le calme t'envahit. " j'travaille souvent en indépendant, on me contacte pour tout et rien. des sites internet, des logo de marques, des pochettes d'album. ça va ça vient " tout va, tout vient. ta voix déraille un peu, tu t'sens con à parler, mais tu détestes le silence. " puis j'suis tatoueur, aussi " comme ça, pour tuer l'temps. t'es jeune, p'tit gus. mais tu sais t'débrouiller. ça oui, quand ça t'plait tu sais t'débrouiller. l'problème, c'est qu'y'a pas grand chose qui t'plait. " c'est beau d'savoir écrire, savoir parler " tu souffles. tu sais pas écrire des jolis mots, toi. t'écris, parfois, mais t'écris mal. " t'écris quoi ? ", ça sort d'ta bouche comme une fausse note. tu sais pas poser de questions. y'a pas grand chose que tu saches faire, en vrai. tu t'répètes, inlassablement, tu t'répètes : j'sais dessiner, j'sais écouter d'la musique, j'sais aimer. ça s'arrête là.

Spoiler:

Tu es assise, immobile. Tu n’attends rien de lui. Tu ne sais même pas pourquoi tu as engagé la conversation avec cet inconnu. C’est d’un mystère sans nom pour toi. Alors tu te contentes de le regarder, de le détailler. Il a des traits fins et des cheveux dans lesquels on peut glisser les doigts. D’ailleurs ça doit être assez sympa. Tu écarquilles les yeux, ayant peur de tes pensées. Mais que t’arrive-t-il petite épée ? Tu détournes vite le regard, fixant tes mains croisées sur tes genoux. Tu joues avec ta bague, ton bracelet. Tout te paraît intéressant. Sauf lui. Même si c’est faux. « C’est bien de travailler en indépendant. » Tu te racles un peu la gorge. Ta voix est éraillée. Ce n’est pas terrible. [color=#00FE7E]« Tu … » Là, c’est mieux. « Tu n’as aucun compte à rendre. Tu es libre de faire tes propres choix, de laisser parler ton imagination. Je t’envie. J’aimerais vivre de ça. » Puis te relèves la tête pour lui sourire. Encore. A croire que tu ne sais faire que ça. Gentille petite blonde. « Oh tatoueur ! C’est sympa. Je pensais à m'en faire un d’ailleurs. » Oui, c’est une idée qui t’obsède depuis déjà quelques années mais tu n’as jamais osé franchir le pas. Peut-être que cette fois, tu va pouvoir. Qui sait ? « Tu sais, c’est compliqué de bien écrire. Faut réfléchir à la sonorité des mots, à la syntaxe … » Tu l’imites et tu souffles. C’est un travail de longue haleine tout ça. « J’écris mon passé. Une sorte d’autobiographie sur mon passé. Ça m’aide à me … libérer si je peux le dire ainsi. » Tes dents viennent à l’encontre de ta lèvre inférieure. Ce n’est pas terrible comme conversation. Tu as vraiment peur de l’ennuyer. Ça ne l’intéresse peut-être pas. « Je m’appelle Excalie au fait. » Là, tu reviens sur un terrain plus praticable.

Spoiler:

ouais c'est vrai, t'es libre. t'as des bons parents, aussi. t'as un bon porte-monnaie. ça tu l'dis pas, tu t'en vantes pas. c'est facile d'être libre quand la vie t'est offerte. tu souris et tes doigts filent sur les pages de ton carnet. ton cœur crie, tu te sens traître, traître à ce monde, traître à ces personnes qui se battent. tu te bats pas toi, t'es comme une goutte de pluie qui se noie dans l'Océan. t'es cet orage d'été, tu frappes d'un coup puis tu disparais. t'es éphémère, t'es le souffle du vent. tu passes, tu t'imposes et tu t'en vas. les autres te voient, te sentent, et avant même d'avoir saisi d'où tu viens tu leur as échappé. " j'te filerai mon adresse alors, quand t'auras une idée tu viendras m'voir ", tu réponds. t'es pas bien compliqué, gus. t'as toujours plein d'envies, plein de projets ; plein d'idées noyées dans ta tête. t'es un chenapan, t'es un voleur. tu voles la vie mais tu n'en profites pas. comme un oiseau,
l'autre jour t'étais un loup,
ce matin t'es un toucan.
" tu te libères " tu souffles. ton regard se faufile sur son visage pâle " tu te libères pour toi, ou pour les autres ? " c'est la société qui veut qu'tu te libères excalie ? te laisse pas piéger par le monde, ça n'en vaut pas la peine. ton cœur se fait calme, tes lèvres tremblent. la douceur du matin embaume ton corps et tu te sens alors planer. " gus ", tu annonces sans prétention. augustin c'est trop long, augustin c'est trop lourd. toi t'es gus, juste gus.

Spoiler:

Tu regardes les voitures et les passants défiler devant tes yeux. Ils marchent et ne font pas attention à ce qui les entoure. Ils se contentent d’aller là où ils le veulent, sans autre point d’arrêt. Ils partent au départ, arrivent à l’arrivée et ne reprennent jamais leur souffle. Qui sait ce qui se cache derrière ces personnes ? Si ça se trouve, cette femme est en instance de divorce. Cet homme vient d’apprendre qu’il va être Papa. Cet enfant vient tout juste de recevoir son bulletin. Tant de choses que tu ne pourras jamais savoir. D‘ailleurs pourquoi se concentrer sur ces vies alors que tu en as une juste à côté de toi ? Il te propose de te filer son adresse et un sourire s’épanouit sur tes lèvres. Tu t’adosse au banc et croise les jambes. « J’ai déjà une petite idée en tête. Il faudrait juste que je peaufine les détails. » Tu te racles légèrement la gorge et regarde ailleurs. Ce tatouage sera ton histoire. Comme ton roman. Il te rappellera ton passé et t’aidera à affronter le futur. Et viens la question qui te gêne. Tes articulations se blanchissent tandis que tu croises encore plus fort tes mains. « Je … Je n’en sais rien. Sûrement un peu des deux. » Tu fuis son regard et reporte ton attention sur les passagers de la vie. Lui s’est levé du pied gauche. Elle trompe son mari avec le frère de celui-ci. Ce petit garçon vient d’avoir son chat. Il l’a appelé Peter Pan parce qu’il ne veut pas qu’il grandisse. « Enchantée Gus. Comme dans Cendrillon alors ? » Penser à autre chose.

toi, des tatouages, t'en as pas tant qu'ça. pourtant, c'est un truc qui t'passionne, dessiner sur les autres. t'aimes quand on vient t'voir, avec une idée, un projet, une image. t'aimes qu'on t'explique, qu'on t'fasse rêver. t'aimes satisfaire les leurs, des rêves. un tatouage c'est une histoire, et toi ça t'rend vivant ça, d'écrire une part de leur histoire. à ces inconnus qui n'en sont plus vraiment une fois qu'ils ont passé les portes de chez toi. tu t'sens puissant, tu t'dis qu'ça les rend heureux. c'est beau ça, d'rendre heureux les autres. c'est pas commun, ces temps-ci. t'as l'impression qu'elle en a besoin, excalie, de sourires. t'aimerais bien lever la tête et lui en offrir un. lui dire regarde, t'es pas toute seule. lui offrir un morceau de ton coeur. tu t'sens marrant, gus. c'est sans doute les médicaments. " y'a un gus dans cendrillon ? " tu demandes. tu t'sens bête à pas savoir ça, tu t'sens toujours un peu à l'ouest. les autres savent toujours plein d'trucs que toi tu connais pas. et toi, tu sais plein d'trucs que personne connait. dans l'histoire, c'est toi qui t'retrouve seul. et mine de rien, ça t'rend un peu triste. " t'allais où ? " pourquoi tu t'es arrêtée, pourquoi tu t'intéresses à moi ? les gens font toujours que passer. pourquoi toi, pourquoi toi t'as pris une pause ?

Tu titubes et tu bascules sur le fil de tes pensées. D’un côté le moment présent, de l’autre le passé. Des mains se tendent, des regards te pourchassent mais tu tiens bon. Tu oscilles, te remets debout. Tu es un funambule qui joue avec la mort pour chaque pas qu’il fait. Tes eux sont brumeux, ton corps tremblant mais tu résistes. Tu ne tomberas pas dans les enfers, dans les méandres de tes souvenirs. Tu arrive bientôt au bout. Enfin ! Gus choisi ce moment pour te faire émerger. Libération. « Oui, il se nomme Gustave mais ils le surnomment Gusgus. » Tu rougis légèrement. Qui a vraiment envie e savoir comment s’appelle une simple petite souris dans un Disney oublié pour certains dès qu’ils ont passé la limite de l’âge adulte ? Sûrement personne mais tu aimes bien te raccrocher à ces choses là. En effet, l’enfance est tellement agréable contrairement à celui où tu vis désormais. Trahisons et problèmes sont les maîtres mots. « J’avais besoin de Dolipranes. J’ai une migraine depuis ce matin. » Tu fais la grimace en accompagnant tes paroles. « Je n’aime pas me sentir faible. Et j’ai un chien tout fou avec moi. Il faut que je sois toujours au top de ma forme pour ce bonhomme. » Tu ris, l’esprit plus allégé qu’au début. « Et toi alors, que fais-tu là ? Y a sûrement meilleur endroit pour dessiner. »

tu penses à ta mère. qu'est-ce qu'elle peut bien être en train de faire, ta mère ? et ta (demi-)sœur alors, qu'est-ce qu'elle fait ? et puis il est quelle heure d'abord, en france ? il est quelle heure à paris ? il est quelle heure à marseille ? famille scindée du début à la fin. parfois tu t'demandes comment t'as pu t'retrouver dans ce p'tit coin de monde, gus. banff, tu lèves les yeux et tout c'que tu vois c'est des rues désertes. la nature, la nature partout. c'est beau par ici, mais c'est sans doute trop p'tit. trop p'tit pour toi et ton esprit créatif. trop p'tit pour toi et ta réalité. " oh moi c'est augustin. enfin, augustino en réalité. mais j'préfère gus. juste gus " augustino c'était aussi l'nom d'ton père, gus. et t'as du mal à t'y faire. t'as du mal à y penser, à ton père. migraine, matin, chien. ces mots résonnent dans ta tête et t'essaies de les dessiner, t'essaies de leur donner un sens, une explication logique. comme si tous ces points pouvaient s'lier entre eux. mais rien ne vient. " hm j'ai travaillé sur un projet toute la nuit " tu souris en tournant ta tête vers excalie " j'suis à l'hôtel pour quelques jours encore et j'sais pas, j'arrivais pas à trouver l'sommeil. du coup dès qu'j'ai pu sortir j'suis venu à la pharmacie, chercher un p'tit truc qui pourrait m'aider " à dormir, à calmer ton cœur. c'est joliment dit, tout ça. ça t'ferait presque ressembler à un chic type. alors qu'en vérité t'en es pas un, d'chic type. t'as juste trop sniffé, cette nuit, et ton cerveau refuse de s'plier au rythme de ton horloge naturelle. t'es prisonnier de ton corps, gus. " j'en ai perdu la notion du temps. on est quel jour ? et quelle heure ? " t'es déphasé, gus. alors tu t'réfugies dans tes dessins. c'est toujours plus simple de cacher ta tête dans ton carnet.

Tu veux pas déranger, ils ont l'air en pleine discussion. Tu veux jamais déranger, t'aimerais t'effacer, effacer une pauvre tache de ce monde. Aujourd'hui, tu t'es levée du mauvais pied. Tu t'demandes c'que tu fous là. T'as été à la pharmacie, voilà. Tu voulais un truc pour aller mieux, un truc qui donne le sourire. Leurs gouttes magiques qui sont censées rendre heureux. Ils en avaient pas. Jamais quand il t'en faut. Ils se liguent contre toi, c'est sûr. Tu croises deux jeunes, un qui sait plus où il est, quel jour on est. mercredi neuf avril. neuf heures, trente trois. je crois. Tu rajoutes rien d'autre, ils ne veulent peut être pas de toi. quelqu'un a une clope ? Tu t'étais promis d'arrêter. Tant pis, une dernière fois. Ou une avant-dernière.

Tu es hypnotisée par ses yeux. Un regard embrumé mais néanmoins très intense. Tu as d’ailleurs du mal à en détacher ton regard. Est-ce que c’est possible de pouvoir se noyer dans les pupilles d’un autre ? Tu ne sais pas. Ce serait si étrange. Tu connaîtrais ses pensées, ses doutes et ses peurs. Pleins de choses. Ce serait trop intrusif. « Tu dessines des portraits ? » Tu ne sais pas pourquoi tu poses cette question. Ce n’est pas de l’égocentrisme mais tu aimerais qu’il puisse transmettre ta tristesse dans son coup de crayon. Pour pouvoir te dire, quand tu le verras tous les jours, que tu peux être mieux que ce que les gens peuvent percevoir de toi. Que ton passé, pour eux, n’existe pas tant que tu ne le révéleras pas aux vautours trop curieux. Tu ne sais pas pourquoi tu ne réponds pas de suite à ses autres phrases. Tu le regrettes d’ailleurs d’avoir trop réfléchi à tes paroles lorsqu’une jeune brume se plante devant vous, brisant votre duo bancal. Elle déballe le jour et l’heure. Tu la scrute, te retenant d’ouvrir grand la bouche pour montrer ta consternation. D’où tu viens, une intrusion de la sorte serait très mal vu mais il semblerait que les cultures ne soient pas les mêmes partout. Bien sûr, tu le savais déjà mais ceci se confirme devant tes yeux. Et c’est plus que flagrant. « Oui, j’en ai toujours quelques-unes. Au cas où … » Ton histoire serait trop douloureuse à supporter. Tu tais la fin de ta phrase. Ils n’ont pas besoin de le savoir. Tu vas chercher le paquet dans ta poche et le tend à la demoiselle. « Sers-toi. Le briquet est avec. »