Le soleil est timide. Il se cache derrière les nuages, et il pourrait faire plus chaud. Mais tu t'en fous, toi, parce que t'as les yeux rivés sur la ville. Ce petit coin de paradis que t'as trouvé par hasard, tu te le gardes. T'es pas triste aujourd'hui, non. T'as juste envie de prendre de la hauteur pour donner de l'ordre dans tes pensées désordonnées. Pour dire adieu à ce fiancé qui t'a laissée, là, sans un regard en arrière, avec juste un mot d'excuse. T'aimerais le retrouver et lui balancer ton poing dans la figure, lui briser le nez et les côtes, pour qu'il souffre autant que t'as souffert. Mais t'as fui ici, à Banff, parce que t'es trop lâche pour lui faire face.
Alors tu regardes la ville, le cœur entre deux eaux. Un coude posé sur la rambarde, t'as la tête posée sur l'une de tes mains ouvertes. Et tes yeux métalliques, tes yeux cendrés, ils rêvent. Ils rêvent d'un monde meilleur, et d'un monde où ne serait plus présente la douleur.

Il se ballade. Depuis qu'il est arrivé, il ne fait que ça de toute façon. Du matin au soir. Tôt le matin. Tard le soir. Ca le change. Tout le change ici. Il a du mal à s'y retrouver, mais la sensation de se perdre est grisante. Il s'arrête souvent. Regarde autour de lui. Ne reconnait rien. Pas de souvenir encore attaché au lieu. C'est juste plaisant ce vide qui se remplit petit à petit au rythme de ses pas. Il s'arrête encore une fois. Près d'elle. La lumière s'accroche si bien à ses cheveux. C'est juste fascinant. Il est fasciné. Il la fixe. Il prend la même posture qu'elle. Mais lui, au lieu de se perdre dans une rêverie les yeux vers l'horizon, il se perd dans sa chevelure.

Tu le remarques pas tout de suite, le beau brun. T'es toujours pas triste, mais t'as le cœur lourd, comme une brique dans ta cage thoracique. Et t'as qu'une envie toi, c'est qu'il s'envole. C'est qu'il te quitte, ce cœur qui te dicte ta conduite. C'est qu'il te quitte, ce cœur qui se plaît à te donner des sentiments et des émotions. Quel est le poids au bonheur, face au poids des larmes ? Et puis, tu prends conscience qu'il est là, l'inconnu. Qu'il est là aussi peut-être, celui qui fera s'envoler ton organe, qui le rendra plus léger. Tu te tournes vers lui, et tu remarques son regard qui se rive au tiens, à la place de ta chevelure. Tes joues s'empourprent automatiquement, parce que t'as rien contre le fait d'être fixée mais que ça t'embarrasse. Que tu sais jamais où regarder. Et tu réfléchis pas, non, t'aimes pas réfléchir comme t'as un parpaing dans la poitrine. Face à lui, tu t'avances pour finalement te lover entre ses bras, te lover contre son myocarde. Il pourrait être n'importe qui. Il pourrait être n'importe quoi. Mais tu te laisses aller dans ses bras, à ce chagrin que tu tentes d'étouffer. Parce que t'as beau te répéter que t'es pas triste, t'as juste envie de pleurer. De gueuler, sur cet homme qui n'a pas su se comporter comme il le fallait. De gueuler à la face du monde. La tête contre son torse, tu baragouines un : « De toute façon, les mâles, c'est tous des goujats. ». Mais tes mains sont crispées contre son pull pour qu'il ne t'échappe pas et reste à tes côtés, pendant quelques minutes au moins, le temps que les goûtes cristallines qui s'échappent de tes prunelles brûlées s'estompent.

Il est surpris, c'est le moins qu'on puisse dire. Leurs regards s'accrochent, mais juste après, c'est la chaleur du corps menu qu'il découvre, tout contre lui. Il n'est pas contre, Axel, il est tactile, prêt à offrir un peu de chaleur humaine. Alors il ferme ses bras autour d'elle. Il respire le parfum sucré qui émane de sa chevelure. Mais il se crispe. Elle pleure contre lui, doucement. Il entend le souffle de sa voix. Il ne s'en offusque pas, il en a entendu d'autres, des filles qui en étaient venues à détester le mâle dans son ensemble. Il s'écarte un peu, juste assez pour que leurs regards se retrouvent, pas suffisamment pour qu'elle se décroche de son pull. " Je n'espère pas. J'ai tout fait pour ne pas en être un, promis. " Il sait bien que ce n'est pas contre lui. De toute façon, son sourire dit bien qu'il plaisante un peu. C'est peut-être inapproprié.

La nuit, elle tombe peu à peu, recouvrant les immeubles et les maisons de son épais manteau de velours. La lune, elle apparaît déjà, cachée à moitié par les nuages. Mais tu te rends compte que ton attitude est blâmable. Que se précipiter dans les bras du premier venu, déjà, c'est même pas ton genre. T'étais juste désemparée, t'étais juste enragée, t'étais juste triste. Et quand tu sais pas où aller, quand tu te prends pour une artiste à regarder la ville les yeux dans le vague, un souffle à l'âme, tu fais des erreurs qui témoignent de tes malheurs. Il s'écarte légèrement, et tes yeux quittent le firmament pour ses prunelles semblables à un ciel sans nuages. L'accrochage, tu le sens qui s'amarre. Parce que toi t'aimerais pas que quelqu'un, qu'un inconnu, pleure de manière discontinue dans tes vêtements, abusivement. Mais tu te fourvoies dans ton désarroi. Ses mots t'arrachent un sourire, et tu te recules tout doucement. T'anéantir, c'est tout ce que tu cherchais. Mais tu bascules grâce à sa gentillesse, son altruisme. « Ca semble plutôt réussi, pour le moment. » Tu conclus, tes mains quittant à regret leur foyer. « Désolée. J'avais aucun droit de te sauter dessus comme ça... » Une moue contrariée vient déformer tes traits. « Moi, c'est Cendres. » Les yeux auparavant baissés, tu les relèves pour lui afficher un sourire timide et t'excuser.

Il hausse les épaules. Il ne fait pas vraiment ça pour plaire. Ce genre de moment lui fait du bien à lui aussi, bizarrement. Il sourit gentiment. Le soleil a arrêté de se refléter dans ses cheveux dorées, mais maintenant ce sont ses yeux qui accrochent la lumière. Les filles sont dix milles fois plus jolies quand elles sourient. " T'en fais pas, va, ça arrive à tout le monde ce genre de petits moments. " Il ne résiste pas, il passe une main dans ses cheveux en une douce caresse. " Et moi Axel, ravi de te rencontrer. " C'est un peu bateau comme phrase, mais il aime bien les banalités parfois. " J'imagine que ce serait déplacer de te demander à quoi tu pensais juste avant … " Ce n'est pas un curieux maladif, mais il tente sa chance.

T'admires les lumières qui se réverbèrent dans les cheveux blonds du jeune homme. T'admires comment les lumières accrochent à sa peau, à sa musculature. T'admires sa gentillesse, aussi. Parce que dans ta vie, t'as pu constater à quel point l'individualité a remplacé le groupe. L'individualité et l'égoïsme. On ne vit plus que pour soit : plus personne n'aide les vieilles personnes à travailler. Tout le monde juge sur le physique ; tout le monde juge. Et tu retiens à peine un hoquet de surprise en sentant tes doigts dans ta cascade dorée. T'as toujours adoré ce genre de contact ; t'as toujours adoré que des doigts se perdent dans ta chevelure incandescente. Tu fermes les yeux quelques instants pour apprécier la caresse. C'est une situation étrange, mais elle ne te déplaît pas. Tu te sens sereine : il ne t'effraie pas. Axel. Son prénom roule dans ta caboche, reste sur ta langue. « De même. » Tu réponds, de la réserve brillant dans tes prunelles métalliques. Et finalement, d'une toute petite voix, tu avoues : « En fait, je m'appelle Mélissandre. Mais tout le monde... Enfin... Je préfère Cendres. Tu peux m'appeler comme tu veux. » Tu murmures. Tu ne flirtes aucunement, t'as juste envie d'être sur un pied d'égalité : juste envie de faire connaissance. Vraiment. De ne pas te cacher. « Non, ça ne le serait pas. Je pensais à... » Ta gorge s'obstrue quand tu veux en parler. Les larmes te montent aux yeux mais tu les empêches de couler, traîtresses. Tu déglutis et conclus. « Mon fiancé. Mon ex-fiancé. Nous devions... Nous marier. Et il a juste laissé un mot, sur la table. Plus jamais je ne l'ai revu. D'où mon arrivée ici. » Tu fais la moue. Ce n'est pas dans tes habitudes de dévoiler ta vie aux inconnus, alors tu comprends pas pourquoi tu l'as fait avec lui. T'espères juste que sa douceur ne s'en ira pas au profit de la méchanceté. Qu'il restera Axel, l'ange venu soulager ton cœur de ce poids immense qui le pèse. « Et toi, tu pensais à quoi, avant que je ne vienne mouiller ton pull ? » Tu demandes, la curiosité te déliant la langue et annihilant partiellement ta timidité maladive.

Spoiler:

Il se pince la lèvre. Il ne sait pas quoi dire, tout lui semble déplacer. Finalement, elle a bien tous les droits de penser que les hommes sont tous des goujats. Il se sent un peu ridicule face à elle, lui il n'a rien de vraiment tragique derrière les raisons de son arrivée ici. Pas de rupture, la continuité de son parcours. Un peu comme un roman d'apprentissage. Il se passe la main dans les cheveux. Il n'est pas un grand timide, d'habitude, la preuve. Il se décide à répondre franchement. " Eh bien … J'étais juste en train de m'extasier de la lumière qui faisait briller tes cheveux. C'était vraiment très joli. " C'est tellement sincère que ça ne ressemble pas à du flirt. C'est presque innocent. Et il s'en veut un peu pour ça. Il ne veut pas passer pour le grand rêveur. Trop tard. " Mais là avec la lune, ce sont tes yeux qui s'illuminent. "

Sa façon de réagir, elle te fait sourire. Il a l'air gêné, et tu peux pas t'empêcher de l'admirer. Sa timidité est acclamée par ton myocarde qui s'emballe par mégarde. Son pincement de lèvre te rend mièvre et la muraille érigée autour de ton organe défaille. Sa réponse t'amuse et t'abuse. Elle te touche et t'oublies d'être farouche. Tu passes ta main sur sa joue, aussi délicatement que sur du froufrou. T'as peur de lui faire peur, mais t'es pas un leurre. « C'est gentil. » Toi non plus tu flirt pas. Tu te heurtes juste à sa sensibilité, t'es trop biaisée par tes sentiments. Boniments. « Et toi, pourquoi t'es là, Axel ? Si c'est pas indiscret... » Tu oses demander. T'es gênée, c'est vrai. Mais t'as besoin d'y accéder, à sa vie sans agonie. « Tes yeux... Je voulais te dire qu'ils sont magnifiques. J'aime leur clarté. » Ta timidité perce au delà des mots. Mais t'es pas du genre à t'arrêter, intriguée, même si tu risques de tout gâcher, de créer un fiasco.

Il regarde un peu partout autour d'eux. Il se sent un peu gêné, un peu bancal. Ca fait longtemps qu'il n'a pas vécu une aussi grande intimité avec quelqu'un. Quelque chose de doux. Mais ça lui faisait du bien. Il a envie d'être honnête, même si son histoire à lui est ridicule à côté de la sienne. Pas de drame. Il ne répond pas tout de suite. Et puis son compliment. En fait, c'est plus qu'un compliment. C'est un truc qui va droit dans l'âme. Ils sont sur la même longueur d'onde. Clarté. Il essaye de ne pas rougir, heureusement il fait trop nuit maintenant pour qu'elle aperçoive la rougeur sur ses joues. " Ma vie était juste trop … étriquée. J'ai jamais rien fait par moi-même. J'ai toujours connu la même chose. Alors je pars à l'aventure. Et puis finalement, je me suis rendu compte que l'aventure c'était pas vraiment pour moi, que je préférais avoir une vie qui se construit pas seulement sur des rencontres, mais sur des liens de longue durée. Mais … Je peux pas retourner chez moi, c'est physique, tu vois. " Elle voit sûrement, vu ce qu'elle a expliqué, peut-être même qu'elle ressent les choses dix milles fois plus que lui. Il a presque honte d'étaler son vécu sans hématome. De se plaindre d'un long fleuve tranquille. Il se fait l'effet d'un adolescent en pleine crise. Mais il ne tente même pas de se justifier, de lui faire croire que c'est plus profond que ça. Il essaye d'assumer, pour une fois.

Spoiler:

tu le vois pas qui rougit, nan. tes yeux sont bien trop embrumés par la noirceur de la nuit qui gangrène la ville à présent, qui se répand comme une nuée d'insectes. mais tu le sens, gêné. et tu t'en veux, toi, qui a le coeur sur la main. tu t'en veux d'avoir créé une situation où tu as l'impression qu'il est mal à l'aise. t'as envie de le rassurer, envie de lui murmurer tout ce qui lui plairait. mais tu sais pas ce qu'il aimerait. et tu peux pas deviner. tu hoches la tête, buvant ses paroles. t'aimerais pouvoir te sentir si libre. « tu as été où ? tu as vu quoi ? tu viens d'où ? » te pousse à demander ta curiosité maladive. et puis, tu te rends compte que tu lui as posé beaucoup de questions et que... ça ne se fait pas. « désolée, je devrais pas te poser autant de questions. et pas d'un seul coup. » tu balbuties en tournant la tête, embarrassée. « mais je comprends oui, cette envie de fuir son chez-soi. ». tu hausses les épaules et ravale le sanglot qui te noue la gorge. ils te manquent, les gens que t'as connu. mais partir, ça a été la meilleure solution. la meilleure décision que t'aies jamais prise. alors t'assumes, même si ton coeur se consume. même si ton coeur s'atrophie à chaque seconde de cette vie que t'as choisi.

Spoiler:

Il lui sourit doucement, touché qu'elle veuille en savoir plus sur lui, qui n'a jamais eu rien d'intéressant à raconter, et encore plus touché de sa fragilité. Il passe un bras autour de sa taille pour la rapprocher de lui. Il dépose un doux baiser sur ses cheveux avant d'en inspirer la douce fragrance. Il n'a plus envie de la voir pleurer. De la voir triste. " C'était pas vraiment fuir, honnêtement. C'est surtout un combat personnel, je voulais me prouver quelque chose. Vraiment, ça n'a rien d'héroïque ou de torturer, je t'assure, c'est bien moins noble que ça. " Il a envie d'être honnête jusqu'au bout, de se dévoiler comme ce qu'il est, quelqu'un de simple. Peut-être un peu trop. Avec une histoire totalement plate. " Je viens de Boston en fait. J'ai traversé jusqu'ici avec ma moto, mais je me suis arrêté plusieurs fois, plus ou moins longtemps. C'est ici que j'ai fait le plus belles rencontres jusqu'à maintenant, alors j'ai décidé de rester un peu plus, voire longtemps. " Il passe sa main dans ses cheveux, en une douce caresse, comme pour l'apaiser. " Si tu es sage, tu pourras faire un tour avec ma moto, si tu veux. " Il bouge un peu pour qu'ils puissent se voir et lui fait un clin d'oeil.

t'es toute émoustillée quand tu sens son bras frôler la courbe de tes hanches et t'enserrer pour te rapprocher de lui. il est doux, il est gentil. tu le connais à peine ; ça pourrait être n'importe qui. n'importe quel type d'homme. il pourrait profiter de ta naïveté. mais Axel, t'es sûre qu'il est pas comme ça. t'es sûre qu'il est vrai. en tout cas, il est unique. et le baiser qu'il claque au sommet de ton crâne, sur ta chevelure dorée, t'as envie que jamais il ne se retire. que jamais ses lèvres ne te quittent. mais tu lui dirais pas, non. t'es trop timide. tu te recules un tout petit peu, sans rompre le contact de vos deux êtres, juste pour pouvoir plonger tes prunelles dans les siennes. avec la noirceur du firmament, elles luisent d'un air de mystère. « boston. » tu souffles. ça te semble tellement loin ; tellement inconnu. « c'est beau, boston ? » tu demandes, ingénue. il te semble que c'est en amérique, mais la géographie ça n'a jamais été ton truc. et t'aurais peur de dire une connerie, si t'essayais de situer. et ça te percute après : une moto. ton coeur s'accélère : t'adores ça, comme toutes les filles tu supposes. « une moto ? qu'est-ce que c'est comme moto ? » tes prunelles luisent d'intérêt, luisent de fascination. t'aimes le ronronnement du moteur. t'aimes la proximité que ça inclue avec la personne qui conduit. et t'aimes la sensation de liberté que ça doit procurer. t'imagines tout ça, parce que jamais t'es montée sur une moto. tu fermes partiellement les yeux pour apprécier sa caresse encore davantage. puis tu les rouvres et les calque dans celles d'Axel. tu pourrais passer des heures à détailler leur complexité. les variations de leur couleur. tu hoches la tête avec frénésie. « j'aimerais énormément. » tu dis, l'impatience perçant ta voix fluette. et t'ajoutes, dans ta tête, que t'es toujours sage. après tout, t'es adulte... et si tu prends pas toujours les meilleures décisions, tu les réflexionnes souvent avant de les prendre.
là, avec lui, tu te sens bien. sur ce belvédère, à jauger la ville, à jauger ces lumières qui se découpent de l'obscurité et qui apparaissent comme un monceau d'étoiles à portées de main, tu voudrais bouger et changer d'endroit pour rien au monde. t'es détendue, et t'es contente d'être venue ici. Axel, il est le premier à en connaître un peu plus sur toi ; tu pensais que t'aimerais pas parler de ta vie, mais ça t'a fait du bien. et Axel, c'est un mec en or, t'en es persuadée.

Spoiler:

C'est étrange de se sentir proche de quelqu'un si vite. Il n'en revient pas. En plus il est à l'aise, presque sûr de lui et le moindre geste lui semble naturel. Il ne réfléchit pas, il ne réfléchit plus. Il est attendri par elle, vraiment. Elle lui inspire une douceur incroyable. Une tendresse exceptionnelle. Il a envie de la garder sous son aile. Il ne sait pas trop ce qui les lie encore. Il ne cherche pas à savoir. " Oui, c'est plutôt joli. Enfin, ça dépend si tu aimes quand c'est grand ou pas … C'est vraiment très grand, trop grand même parfois. " Il n'a jamais cherché à savoir ce qu'il pensait de cette ville. Il y vivait, puis c'était tout. Peut-être qu'il est parti parce qu'il ne s'y retrouvait pas. Que c'était trop impersonnel pour lui. Il ne connaissait que quelques rues, au final. Avec un peu de chance, la prochaine fois qu'il y retournerait, ce ne sera qu'en tant que visiteur, et non en tant qu'habitant. Il ne veut plus y habiter. Il rit en la voyant si enthousiaste à propos d'une moto. Un attrape fille ce truc. Elle est si adorable qu'elle n'en paraît pas du tout superficielle. Il hausse les épaules, faussement mystérieux. " Je ne te dis rien, t'auras la surprise quand tu la verras. " C'est comme promettre que ce qu'ils construisent en cette nuit ne s'arrêtera pas là. Que le jour prochain, ils se verront encore. " Promis alors ! " Il est heureux de lui faire plaisir. Heureux que ce soit facile. Heureux qu'elle oublie un peu son chagrin. Il se perd dans la contemplation de la nuit, des étoiles. Il fait froid. Mais ça ne fait rien. " Tu as rencontré beaucoup de monde ici ? "