J'étais au bar, vous savez, un de ces bars où nous sommes obligés de faire la queue pour arriver ne serait-ce qu'au comptoir. Oh et encore, si ça n'était que ça, mais non, malheureusement, une fois arrivé à celui ci, il faut attendre que le barman s'occupe de moi. J'avais mis un collier fluorescent, vous savez, rose, de façon à ce qu'il me remarque et qu'il vienne me servir. Sauf que non, voilà qu'il jonglait entre toutes les personnes sauf moi. « EH ! J'AI MIS UN COLLIER FLUORESCENT, OUHOUH ! » que je râle de ma moue enfantine, au bord des larmes. C'est que j'ai drôlement soif...

J'arrive pour une soirée dans un bar à touristes, c'est Happy Hour alors j'ai aucune raison de me faire prier. Alors je m'habille, sort et entre dans le bar à touristes. Y'a une blonde sur le sol, qui demande des pièces, qui a l'air de faire la manche. Pourtant, elle a pas l'air pauvre, mais bon. Je sais pas, ici on sait jamais vraiment... Les gens paraissent pas forcément pauvres, mais font des voyages de quelques semaines, juste pour gagner un peu d'argent vite fait et repartir. Du coup, ils ont presque rien, mais ils se débrouillent. J'vais vers elle, juste pour voir et puis j'lâche un pêt, juste après qu'elle ai imploré pour des pièces. « Oh désolé ! Ca me démangeait la rondelle depuis c'midi ! Les œufs durs, c'est mortel pour le transit ! » Et puis, je fais un petit sourire en coin, amusée. « C'est ma contribution, ça sert à rien, mais bon. »

ça faisait un moment que j'étais arrivé à cet happy hour dans ce bar à touriste. d'ordinaire, je ne mettais jamais les pieds dans les endroits "populaires". c'était pas mon kiff le surplus de foule, l'odeur de transpi, tout ça. j'étais ivre mort, je contrôlais quasi-plus mes mots, mes actes. je faisais pitié à voir sérieux. je titubais comme un boiteux. je m'approche du bar, un mec hurle pour qu'on le serve. je le regarde, valsant sur moi même puis m'accoude au bar. proche de lui et le fixe, mon verre à la main. nos regards se croisent et comme un con, je pose violemment mes lèvres sur les siennes. je fous quoi là ? putain. je sais pas.

Autant vous dire que je mourrais de soif. D'ailleurs, je ne savais pas franchement ce que le barman attendait, peut-être avais-je fait quelque chose de mal ? J'avais beau ressassé tout mon parcours depuis mon entrée dans ce bar, je ne voyais franchement pas à quel instant j'avais pu croiser son chemin. Alors du coup, je me mordais la lèvre inférieure, dévisageant un court instant mes mains qui toquaient inlassablement contre le bois du comptoir. J'allais finir seul et assoiffé, voilà. Ah, et finalement, il était venu me trouver, une dernière lueur d'espoir s'illuminait au fond de mes yeux océans. « U-Un coca, s'il vous plait... » je n'osais pas le dire tout haut, alors il ne s'agissait là que d'un murmure. Il s'éclipsa, et mes prunelles océans rencontraient celles d'un parfait inconnu. Noir. La seule chose que je remarquais à présent, était son visage collé au mien, et mon palpitant s'emballant à toutes allures. Sans réellement avoir le temps de réfléchir, mes dents étaient venues s'agripper violemment à la lèvre inférieure, mettant ainsi fin au baiser. « Je... Je... Désolé ! » m'empressais-je de dire sans réellement y réfléchir. Le barman me servait alors mon verre... mais par reflexe, j'envoyais également son contenu valser sur le visage du garçon. Ne réalisant que quelques secondes plus tard ce que je venais de faire, j'abandonnais une main contre ma bouche. « Encore désolé ! » voilà, mais en même temps, il l'avait bien cherché. Une moue affolée agrippée au visage, je m'étais finalement levé de mon tabouret, prêt à partir. Et étrangement, je n'avais plus soif, hm.

Longue journée. Ta tête tournait, tes paupières semblaient vouloir se fermer, toujours plus insistantes mais, c'était bon, tellement bon. L'état d'ivresse, une délivrance, un plaisir succinct, inégalable. Pourtant, un plaisir dangereux. Dangereux pour ta réputation, car c'était déguisée en poussin que tu entrais présentement dans ce bar au bras d'un type dont tu ne connaissais pas même le prénom. Pourquoi ? Pourquoi pas. Combien de verres tu avais bu avant de venir ici ? Ça non plus, ça ne te revenait pas mais, sûrement assez pour te lancer dans une danse ridicule jusqu'au bar. Oui, ridicule, terriblement ridicule mais, tu n'en avais rien à faire. Tu étais déchirée, presque titubante mais, définitivement bien. Tellement bien qu'un rire s'échappait d'entre tes lèvres, sans même que tu ne saches pourquoi, alors que ton regard imprécis se posait sur deux gars qui s'embrassaient, quasiment face à toi.

ouuuuuuuuais. happy houuuuuur. oh, ça, ça, ça va être une trèèèèès très bonne soirée. c'est sûr et certain, même. je vais glisser deux-trois mots à l'oreille du dj, à deux doigts de lui faire une scène ou même un caprice d'enfant, les larmes aux yeux pour qu'il coupe sa musique et mette celle que je veux. j'exige ma chanson. c'est facile à comprendre, un peu. alors quand elle arrive enfin, je saute sur le plancher du bar et attrape les mains des gens autour de moi, les attire avec moi. « C'EST LA CHENILLE QUI REDÉMAAAAAARRE ! AVEC MOIIII ! »

elle avait bu et bu et rebu. elle était totalement morte. ivresse quand tu nous tiens... et puis elle avait fumé. oh oui elle avait fumé. bref, c'était un ramassis de conneries à elle toute seule. ce soir, elle voulait se casser la tête. et bien c'était réussi. alors qu'elle s'approchait du bar pour commander un énième verre elle vit deux mecs s'embrasser. ça la fit rire, elle aurait voulu se glisser entre eux deux pour faire un bisous à trois. c'est possible ? se demanda-t-elle. puis une fois son verre demandé, elle se reçu quelques giclées d'alcool sur elle. ça provenait d'un des deux mecs qui embrassait l'autre toute à l'heure. (wahou que son cerveau est embrumé pour arriver à des phrases comme ça). le pull trempé, elle se mit à rire. oui à rire. décidément elle était vraiment ivre. elle monta alors sur le comptoir. nom de dieu. et se mit à danser au rythme de la musique. enfin, ça c'est ce qu'elle croyait. à vrai dire, elle ressemblait plus à un chimpanzé qui essaie en vain d'attraper une banane. je sais pas si vous visualisez, mais c'est pas très beau à voir. et puis elle retire son pull. il est tout mouillé elle allait pas le garder. et elle le lance à la fille qu'elle avait vu mendier toute à l'heure. bah quoi ? comme ça elle pourra le lécher pour boire les gouttes d'alcool dont il est imprégné !

t'es trempé. mais tu l'as mérité. t'es vraiment con, pour sûr. y'a aussi autre chose en quoi t'es sûr, c'est que t'es pas homosexuel. bordel de merde, t'as foutu quoi. tu baisses les yeux et t'essuies avec ton t-shirt. en temps normal, tu aurais envoyé valser ton poing dans sa face mais là non, faut pas abuser. finalement, tu t'enquilles deux ou trois shooters et tu pars faire la chenille, comme un gamin.

Un type hurlait et l'intonation de sa voix te laissait penser qu'il était en proie à l'énervement. Pourquoi ? Tu ne tardas pas à le deviner, ou plutôt à constater que la raison c'était toi. Et tu riais, tu riais davantage à chaque mot qu'il prononçait. Dégueulasse au naturel ? Impensable. Alors, voilà que tu te séparais de ce costume jaune vif, sûrement beaucoup trop grand. Tu le laissais tomber à terre, dévoilant un mini short et un haut moulant qui ne descendait pas plus bas que le milieu de ton ventre alors que ton regard se détachait de l'homme pour se poser sur une fille qui elle aussi semblait vouloir enlever des couches de vêtements. Hasard ou signe de destin ? Tu ne le savais pas. Une chose était certaine, ton esprit perverti par l'alcool ne tarda pas à te dicter d'aller la voir. D'aller la rejoindre sur ce bar. Ambition à l'apparence illusoire mais, tu ne mis finalement pas plus de quelques secondes à te hisser sur le comptoir et sans attendre, tu entamais une danse qui te semblait sensuelle auprès de cette fille qui de toute façon n'avait pas l'air beaucoup plus clean que toi.

lova, c'est l'overdose qui te guette, trop de gens, trop de folie, trop d'alcool qui coule à flots, tes pensées se bousculent pendant que tu regardes cette chenille qui se trémousse. alors tu observes, et bientôt tu vas agir. et lova, la douce lova, quand elle bouge, c'est une tornade qui fait des ravages.

Je regarde cette ivrogne affalée sur le sol et tout ce qui me vient en tête, c'est Garou. Garou en Quasimodo avec sa bosse sur le dos. Le pape des fous - à boire, à boire - et Esméralda, la fille parfaite, celle a qui ont dédit plein de chansons, qui vient lui donner de l'eau.

Je l'observe, la fille. Je n'arrive pas à me décider. Eh si, comme dans notre-dame-de-paris, elle tombait follement amoureuse de moi? Comment lui avouerais-je qu'elle n'est pas mon type, et que je préfère le chevalier mignon?

Finalement, dans un élan de bonté incroyable choisit  de me lever, dépassant tout le monde au bar, dont ce joli minois au collier fluo. « Ce que t'as de plus... moins cher. Une bouteille. » Je demande, de mon accent aussi compréhensible que celui d'un saoulons. Sans que j'ai le temps d'ajouter quoique ce soit, monsieur barman me tend un flasque tout poussiéreux; un truc qui devait être bien dégueulasse, dont il cherchait à se débarrasser. Je lui lance quelques billets, accompagnés d'un merci.

Quand je reviens, elle est toujours là, ma beuglante, ma quête, s'approchant de cette chenille humaine, ne pleurant pour quelques sous, mais toujours, je le sais, aussi assoiffée. Je fais un pas, recule de deux. Un parfum nauséabond me parvient aux narines. Quelle est cette odeur dont elle semble être imprégnée? Je soupire. En plus d'être une ivrogne, ma nouvelle protégée est une impolie qui lâche des caisses en publique. D'un geste de dévouement ultime a ma cause, je me bouche le nez et fonce, l'arrosant tel une fleur, la faisant boire. « BOIS MON ENFANT. BOIS! » Cris-je, ayant soudainement pris des airs de prête de rue baptisant une nouvelle convertie.

au contact de ses lèvres sur ta peau, ton sang ne fait qu'un tour. tu le repousses direct. non mais non, stop. tu lèves le poing, hésite à lui envoyer dans la gueule, tu bug. ton cerveau a planté et là, la nausée. tes yeux s'écarquillent et tu lui vomis sur les pieds.

Assise dans un coin, tu sirotes ton verre, en regardant la foule, le monde, et tu as l'impression d'être dans une savane, c'était une folie, pure, sans nom. Les uns dansaient la chenille, puis une blonde se plaça au milieu de la piste en criant macarena, tu souris. Si quelqu'un la suit, peut-être te lanceras-tu à ton tour. Pour l'instant tu observes, tu cherches une tête connue, mais tu n'en vois pas, alors tu bois.