Adossée à la fontaine, tu fumes ta 4ème cigarette. Tu ne respires plus qu’à travers ce bâton fin qui signera ta mort. Tu le sais, tu t’en fous. Il parait que quand on perd tout on est enfin libre, c’est surement vrai, enfin tu en ais convaincu. Ta silhouette fine se dessine au milieu de la place animée. Tout semble passer en accélérée à part toi qui est au ralentie, comme une âme en peine, ton regard est vide tu ne regardes personne en particuliers, tu es juste perdu dans des pensées trop douloureuse pour en parler à haute voix. Tu viens d’arriver, tu mis quelques-unes de tes économies dans un appartement près d’ici, tu es prête à être quelqu’un autre, celle que tu voulais quand tu étais encore enfant, pas celle que tu es devenu, oui. Il est temps.

Et soudain le temps s’accélère comme un film que tu avances pour arriver plus vite à fin, parce que les passages chiant c’est énervant. Une jeune fille s’est approché elle a brisé ta bulle de solitude, tu ne lui en veux pas, après tout tu ne peux pas être asociale indéfiniment. Tu lui souris poliment. « Belle journée oui … » Tu ne peux pas le nier il fait plus chaud que d’où tu viens ou bien c’est peut-être la chaleur humaine qui règne ici qui te réchauffe. « Enfin j’en sais rien je viens d’arriver, c’est mon premier jour … Alors il pourrait pleuvoir des crabes ça serait une bonne journée » Tu as toujours eu le même humour depuis tes 5 ans mais c’est la seule chose bien qui te reste alors autant la garder. Tu lui tends ton paquet de cigarette avec un sourire, gentiment, parce que ça te donnera une excuse pour en fumer une autre ensuite sans doute.

Ton rire se joints au sien. Tu avais presque oublié cette sensation agréable. le fait de rire simplement de rire sans se soucier de rien. "Ah bon pourtant il parait que c'est vachement beau à voir des trucs oranges qui tombent c'est à voir un jour" C'était stupide, tu le savais mais tu ne pouvais pas t'en empêcher, t'aimais ça détendre l'atmosphère, c'était tellement plus simple, te cacher derrière des choses drôles, les gens posaient moins de questions. Elle te vouvoie tu souris, t'es pas vraiment habituer à cette forme de politesse. " tu peux me tutoyer tu sais ..." et reprends "Oui je viens d'arriver, tant mieux s'y on est bien, j'aurais été déçu déjà qu'a pas de pluie de crabe... et toi t'y es depuis longtemps ? tu dois savoir les endroits à peu près sympa en ville non ?"