Une porte mal évité.
Un nez cassé.
Une salle d’attente.
Attente lassante.
Attendre comme un mouton.
Juste un peu d’attention.
T’es un peu trop défoncé.
Un peut trop fatigué.

Les gens se bousculent, bruyants et maladroits. Entre eux, l'oiseau se fraie un chemin, une ligne flou pour échapper à la foule. Les gens l'étouffent. Alors elle laisse son corps fragile glisser et tomber sur un de ces sièges dépourvu de confort. Quelqu'un a du mourir là avant elle.

Partout c’est bondé.
Comme si l’hôpital allait éclater.
Douleur, partout.
Sang, partout.
Maladie, partout.
Juste là autour de vous.

Toi t’as mal.
Toi t’es mal.
T’es pas seul et pourtant.
T’aimerais juste qu’on t’accorde un peu de temps.
Pour te soigner.
Pour que tu puisse te barrer.
« Bougez-vous putain… »
Juste un râle pour un infirmier.
Une main sur ton nez.
Comme si il allait tomber.
Comme si t’allais succomber.
C’est seul hôpital à des kilomètres à la ronde.
Rien que cette idée, c’est immonde.
 

Elle respire fort et finalement ferme les yeux, chasse ses inconnus de sa tête, pour qu'il cesse tous de faire du bruit. Elle déteste ces enfants qui pleurent et à qui personne ne dis rien. elle pourrait pleurer elle, mais personne n'y ferait attention. Lentement, elle inspire, aspirant l'air rare et contaminé. Elle doit survivre pour voir encore la vie. Alors elle ouvre les yeux, cherchant du regard quelqu'un qui pourrait lui venir en aide, un de ces types en blouse blanche qui semblent courir partout sans pour autant que la salle d'attente ne se vide. Elle respire, il doivent l'aider à respirer. Bougez vous putain... La voix de ce voisin la ferrait presque sursauter. Les gens hurlent, personne de parle. Lui se tient le visage comme s'il risquait de perdre. Il a quoi votre nez ? qu'elle murmure doucement. Bougez vous, aidez le. L'homme en face d'eux à la peau blanche tend il semble souffrir. Le coeur de Sora se noue. Les urgences c'est parfois pire que la mort elle même.

Tu rage.
Tu nage.
Le sang au bout de ton nez.
Il a commencé à sécher.
Tu fini par le lâcher.
Tu sais qu’il va pas s’envoler.
Puis tu colle ta tête contre le mur derrière toi.
T’en as marre d’attendre comme ça.
En silence.
Tu voudrais qu’ils accélère la cadence.
Silence pas tout à fait.
Y’a une petite voix qui vient te perturber à propos de ton nez.
« Un mauvais coup »
Tu réponds tout simplement.
En retournant.
Pour voir de qui il s’agit.
Un petit truc fragile qui à l’air d’être au bout de sa vie.
Comme si elle allait tomber d’un moment à l’autre.
« Tu te sens bien ? »
Question stupide.
Ici le bien est aride.
Mais t'es inquiet.
Faudrait pas qu'elle décide de clamser.
Elle est tellement translucide.
Tellement livide.
Elle a l’air de souffrir.
Impossible à décrire.
T’en as presque oublié la douleur de ton nez.
T’en as presque oublié l’endroit où tu pouvais te trouver.
Misérable couloir vers la mort.
Vivement que tu retourne respirer dehors.