et pourtant, comique, ça l'est.
j'écrase une larme qui perle au coin de mon oeil; ça faisait longtemps que je n'avais plus ri comme ça. je le serrerai presque dans mes bras, ce garçon, juste pour cet instant là. il titube encore le pauvre. pourtant, il ne me vient pas à l'idée d'aller l'aider à marcher. j'ai un sourire indélébile qui tâche mon visage fatigué, alors que je l'observe s'avancer sur le trottoir, sans même esquisser l'ombre d'un mouvement dans sa direction. je reste spectatrice de son avancée; je ne voudrais pas le déranger.
c'est qu'il est concentré.
un pied devant l'autre, et tant pis si le reste ne suit pas. un passage délicat, il dit. et encore une fois, je ris de lui.
"un peu de défi, vas-y à cloche pied" je lance. ça reste mutin, enfantin; rien d'agressif ou d’importun -à priori. une simple note de folie pour cette nuit.