Depuis toute petite j'avais toujours eu envie de faire du skate, mais mes parents m'en avaient toujours empêché, trouvant ça bien trop dangereux pour une jeune femme. Je les avais donc écoutés et j'y allais simplement pour regarder ceux qui avaient le cran d'en faire. Ils me faisaient rêver avec leurs cascades que je qualifiais de dangereuses et je les enviais car ils devaient avoir à chaque fois des poussées d'adrénaline. Maintenant que j'étais adulte et loin de mes parents, j'avais décidé de sauter le pas et de tester ce que sa faisait d'être debout sur une planche à roulette. Le jour était entrain de se lever, j'avais donc tout le temps d'essayer sans être épier et faire rire des jeunes beaucoup plus expérimenté que moi. Je roulai lentement sur le béton, un petit sourire les lèvres, fière de moi. Malheureusement pour moi, alors que je décidai d'aller à peine plus vite, la planche décida de continuer la promenade sans moi et sans réellement comprendre comment, je me retrouvai les fesses sur le sol et la planche allant percuté de plein fouet la seule personne qui se trouvait là.

Assise sur le goudron du skate park, je regardai ma planche terminer sa course contre les jambes d'une jeune femme et j'en rougis de honte. Je comprenais pourquoi mes parents m'avaient toujours interdit de tenter ce sport. Il était beaucoup trop dangereux pour moi, surtout que j'étais la reine de la maladresse. Me redressant lentement sur mes deux jambes, je priai pour que la demoiselle ne vienne pas m'engueuler, quoique je le méritai un peu voir même beaucoup. Une fois qu'elle fut devant moi, je récupérai rapidement ma planche et lui fis un petit sourire d'excuse. Mes fesses vont s'en remettre du moins je l'espère. Vraiment désolé, j'espère que je ne vous ai pas fais mal. Je dois avouer que maintenant je comprends pourquoi personne ne voulait me prêter sa planche. Je laissais un petit rire s'échapper d'entre mes lèvres tout en remettant quelques mèches de mes cheveux de place. J'avais l'impression d'être une parfaite idiote en face d'elle.

En la voyant éclater de rire à ma petite phrase totalement stupide, je poussai un petit soupir de soulagement, vu qu'apparemment elle ne m'en voulait pas. Et heureusement d'ailleurs, parce que je n'étais pas venue m'installer ici pour me faire des ennemis. Je déposai la planche à mes pieds, priant pour qu'elle ne décide pas de repartir une seconde fois en balade sans moi, tout en écoutant la question de la demoiselle. Un petit sourire naquit sur mes lèvres pendant que je reposai mon regard sur elle. Miss catastrophe est plutôt mon surnom officiel, quoiqu'il m'irait bien comme prénom je dois l'avouer. Non en réalité je m'appelle Masha et toi ? Elle était la première demoiselle a qui j'adressai la parole depuis mon arrivée et je devais avouer que cela faisait du bien de parler à quelqu'un du même sexe que moi, même si je ne saurai pas dire pourquoi.

Waouh, j'adore ton prénom, il est très original ! Je lui fis un grand sourire, parce que oui c'était la stricte vérité. Au moins avec un prénom pareil elle était certaine de marquer les esprits. Alors que mon regard se promenait sur l'endroit désert, elle reprit la parole et je laissai un petit rire s'échapper d'entre mes lèvres. Avec plaisir, enfin si tu n'as peur qu'une catastrophe arrive en restant à mes côtés. Parce que oui, des fois je pouvais être très maladroite et je me faisais peur à moi-même...

En venant m'installer ici, je n'avais pas imaginé de faire de telles rencontres autant rapidement mais au moins sa me réconfortait dans mon idée d'avoir voulu changé de vie. Attrapant ma planche qui était restée bien sagement mes pieds, je laissai naitre un nouveau sourire sur mes lèvres. Et bien maintenant je sais qui entrainer quand je sors pour ne pas avoir d'ennui. Bien entendu, c'était une blague, vu que j'étais le genre de fille qui n'attirait pas du tout l'attention. J'étais plutôt celle qui restait bien sagement dans son coin en regardant le monde bouger autour d'elle. J'avais toujours été ainsi et depuis le temps je m'étais faite à l'idée de passer inaperçu, surtout aux yeux des garçons.

Sa remarque me fis rire et je la voyais déjà débouler en pleine nuit après que je l'aie appeler pour me sauver. Mais me sauver de quoi, d'une souris, d'une feuille emmêlée dans mes cheveux ? Ce n'était pas avec moi qu'elle aurait beaucoup de travail, malheureusement. Tu serais plus souvent au chômage qu'entrain de travailler avec moi... Nous marchions tranquillement vers un endroit totalement inconnu, quand soudain Fauve stoppa net. Peut-être venait-elle de se rappeler qu'elle avait mieux à faire que de trainer avec moi ? Mais en entendant sa proposition, une grimace apparu sur mon visage. Tu veux notre mort ? Avec la poisse que j'ai, on finira toutes les deux à l'hôpital et tout le monde se fichera de nous parce que notre accident aura été causé à cause d'une planche de skate.