heartbeat

Si on t'avait dit qu'un soir, tu finirais dans des toilettes avec un parfait inconnu, tu n'y aurait pas cru et pourtant, c'était ce qui arrivait. Tu avais bu, un peu trop, et lui aussi, enfin tu espèrait en tout cas. Et vous aviez dansé, si proche, que vos corps étaient en feu. Et puis tu l'as embrassé, ce n'était pas ton genre d'embrasser le premier inconnu qui passait, mais ce soir, tu avais envie d'un contact physique. Tu l'avais attiré dans les toilettes, pas chic, mais au moins ça ferait l'affaire.

Tu t'demandes ce que tu fous là, quand même. T'es dans une cabine de toilettes, face à une blonde que tu ne connais absolument, mais alors, absolument pas du tout. Et en plus, t'as même pas bu. Ou alors juste un peu ... Une bière, deux bières ... Il te semble bien que t'avais arrêté de compter au bout de quatre bières, tout compte fait. Ah ouais. T'avais pas l'impression que c'était autant, pourtant. Comme quoi, on en fait, des conneries, quand on s'amuse ... Ça, tu viens de le réaliser. Tu danses jamais habituellement, merde, alors pourquoi est-ce que tu t'étais trémoussé contre elle comme un adolescent prépubère dans l'attente davantage au fil de la soirée ? Quand elle t'avait embrassé, tu ne l'avais pas repoussé. Au contraire, t'avais prolongé le contact. Tu avais caressé sa joue. Tes mains fermes avaient glissé le long de ses épaules tandis que tes lèvres étaient descendues vers son cou, tendrement, avant de remonter à son oreille gauche, de façon aguicheuse.

- Maintenant.

Plus de danse. Plus de jeux. Plus de mystères. Tu vas te la faire, tu l'as décidé. Tu la voulais, t'en es persuadé. Ça faisait longtemps que t'avais pas désiré une femme. Une semaine, environ. L'attente était devenue insoutenable. T'avais besoin de chair. De chaleur. De compagnie humaine. T'avais besoin de t'exprimer d'une façon que les mots ne te le permettraient jamais. De narrer une histoire que seule ta peau savait raconter. T'es reconnaissant, quand même, parce qu'elle semble te comprendre. Mieux, encore : elle semble carrément te correspondre. Pour ce soit, tout du moins. Synchronisés. Vous êtes synchronisés sur cette longueur d'onde qui fait que t'as envie de te la choper. Le désir que tu ressens pour elle est palpable, tellement que tu pourrais presque t'en vêtir, si tu le voulais.

Elle te prend par la main.

Ton coeur s'accélère.

Vous avancez, parmi la foule.

Ton coeur s'accélère. Encore.

Vous atteignez une porte.

Ton coeur s'accélère ; s'accélère toujours. Le sang dans tes veines coule à flots torrentiels. Tu sens l'excitation monter crescendo en toi.

Sa main pousse la porte. L'entrouvre.

Et toi, tu la suis. T'es content que ce soit les toilettes pour mecs, parce que t'aimes pas le faire chez les nanas. Tu trouves ça irrespectueux, de ta part, en fait. T'aimes pas les interrompre en pleine session remaquillage. Dans le coin de la salle, un mec est en train de pisser. Il vous a rien demandé, et ça tombe bien, car vous souhaitez qu'une chose : la paix. Il ne semble d'ailleurs pas remarqué les sons que vos pas font sur le sol dallé. Vous marchez jusqu'à une cabine. Toi, tu titubes. Elle entrouve alors la porte, et tu la regardes, sourcils rehaussés.

- Ici, maintenant ?

Tu l'interroges, amusé. Toi, ça t'es égal ... Mais elle ... Rien ne l'empêche de se défiler. Même si t'espères intérieurement qu'elle restera quand même.

Spoiler:

C'est maintenant ou jamais. Si tu ne le fais pas aujourd'hui, si tu ne prends pas ce risque, alors jamais tu le feras. T'es bien là, ta tête cogne un peu, mais c'est supportable, tu n'as pas envie de vomir, et tu ne penses à rien, alors tu poses ton doigt sur ses lèvres et plantes ton regard dans le sien. Tu ne dis rien, aucun mot ne pourrait exprimer ce que ton regard lui dit : l'envie. Tu as envie de lui, de ses lèvres sur ton cou, de ses mains sur ton corps. De lui, juste de lui. Alors oui, les toilettes feront l'affaire. Tu pousses ton doigt, et tu retournes coller tes lèvres aux siennes, pendant que tes mains lui glissent sur les fesses. Tu aimes ce que tu touches, tu crois même que t'as jamais vu un aussi beau cul. Son visage est un peu flou, mais tu t'en fous, parce que demain tu auras mal au crâne, et tu t'en souviendras qu'à moitié, voire pas du tout. Il te plaque au mur, et te bloque de chaque côté, avec ses bras. Son visage est si proche du tien, tu sens ton corps qui vibre, comme jamais. Tu passes tes bras autour de son cou, et sans attendre quoi que ce soit, tu lui sautes dessus, pour que ta tête soit à la hauteur de la sienne, pour profiter de son regard. Et pouvoir glisser une main dans sa chevelure.

Spoiler:

Tu la trouves séduisante, cette nana. Aguicheuse. C'est ça l'mot que tu cherchais. Elle a un truc ... Ce petit truc qui s'appelle le charme et ne cesse de te titiller, malgré toi. Tu te dis que le lieu n'est peut être pas le plus salubre que vous auriez pu trouver ... Mais tu sais bien, au fond de toi, que t'avais déjà fait bien pire, comme endroit, et que ça ne t'avait pas dérangé pour autant. Au contraire, il y a une certaine dimension bestiale apportée à ce genre de situations qui te les rendaient cruellement délicieuses ... Tu sais que tu devrais t'arrêter mais t'en as pas envie pour autant et tu sais que c'est probablement à cause de cela que tu t’auto-détruiras un jour, sans même t'en rendre compte. Elle t'embrasse à nouveau, et tu soupires, parce que tu peux le faire. Ses mains glissent le long de ton corps, te cherchent, tentent de te découvrir, et tu les laisse faire, rassuré par ce contact. Apaisé, tel un nouveau-né. Parce qu'en réalité, Ken, t'as l'impression de revivre, là, et tu le sais. Tu sens cette lueur de vitalité se rallumer, au fond de toi. Une étincelle perdue qui reprend de l'éclat pour briller, ne serait-ce que pour un bref instant, un bref instant perdu dans ton présent et ton passé. T'es pas bourré, simplement égayé, mais tu sais quand même que c'est pas le genre de choses que tu ferais si t'avais pas été un tant soit peu stimulé par l'alcool. Cette connasse d'alcool qui te fait faire de ces conneries inimaginables sans jamais s'en excuser, après. Cette vicieuse alcool qui retire toutes les barrières que ton cerveau t'impose pour libérer le loup qui sommeille en toi.

Ce loup qui n'a qu'une seule envie : celle de sortir, celle d'attaquer.
Et tu ne veux plus le tenir en laisse. Tu ne veux plus le contrôler.

Vous entrez alors dans la cabine, refermant la porte derrière vous. Soigneusement, afin de ne pas être dérangés. Et là ... Tu perds toute dernière once de ton humanité. Sauvage. Tu la jettes presque contre le mur ; t'es tellement excité que t'en oublie tes manières, tes bonnes habitudes. Malade. T'es malade, malade mental. Incapable de te contrôler. C'est impossible de t'arrêter. Seule elle le peut, mais cela ne semble pas être dans ses projets. Alors, tu seras imparable, ne serait-ce que le temps de cette soirée. Monstrueux. Tu te jettes sur elle, prêt à la dévorer. Une main de chaque côté, ton corps écrasant le sien contre le mur de cette cabine, décidément bien trop petite pour ton confort et ta convenance. Tant pis. Tu les balances tous deux de côté. Ça te permettra de davantage penser à cette belle blonde, et à comment tu vas la prendre. Ici. Maintenant. Intensément et rapidement.

Ses bras s'enlacent autour de ton cou comme la corde le ferait autour de celui du condamné. Tu sais bien que tu périras en enfer à cause de tous tes péchés ... Mais ils sont tellement nombreux, de toutes façons, qu'en faire un de plus ne devrait pas trop te préoccuper. Ce n'est pas comme si cela pourrait te porter préjudice, après tout. Elle te saute dessus et voilà que tu retombes, légèrement, sous le poids et la pression de son corps, pas si léger que cela. C'est un être humain, après tout. Une adulte, non un jouet. Une adulte, non une ...

Ah, merde. Tu lui avais demandé son âge, au moins ?

Non. T'avais oublié de le faire et tu le sais bien. Mais t'es trop bien parti pour t'interrompre ou même t'arrêter ... Alors, rassuré par la tendre main qui caresse tes mèches, te décoiffant à chaque instant, tu te concentres sur elle, et uniquement elle. L'embrasse dans le cou. Tes mains se plaquent dans son dos et glissent le long de celui-ci, tendrement. Elles s'arrêtent juste au dessus des deux montagnes qui constituent son postérieur, hésitantes ... Mais tu ne laisseras pas ton corps te dicter quoi faire alors tu forces tes mains à descendre. T'es un dominant, après tout, même de ton propre corps. Cela avait toujours été le cas et ne risque pas de changer. Tes doigts se creusent comme des grappins dans la roche de son anatomie.

Tes lèvres caressent son cou, tes baisers la noient dans une effusion de désir. De besoin. De tendresse. De brutalité. Soupirant, tu tentes de relâcher un peu de la pression qui te fait fonctionner à 200 à l'heure ... Mais rien ne marche. Plus rien ne peut t'arrêter, et c'est bien ça, le soucis. T'es comme une locomotive, en fait. Une locomotive qui conduit le long de rails aux bouts duquel il n'y a plus de destination. Des rails cassés, fixés au bord d'un précipice. En haut d'un ravin. Mais tu n'as plus de freins et désormais, plus rien ne peut t'arrêter. Tes doigts glissent sous sa jupe, la remonte un peu. Jouent avec, légèrement. T'aimes la texture du tissus que tu caresses, actuellement. pas autant que celle de sa peau ni celle de ses cheveux, mais ce n'est pas grave. Tu t'en contentes, pour le moment, satisfait ... Car tu sais que tu as déjà gagné. Tu l'avais séduite, conquise. Sa forteresse est tienne à réclamer et tu la prendras, en temps et en heure. Tu n'as aucune raison de t'en soucier.

Spoiler:

Tu aimais l'emprise que tu avais sur lui, en te disant que si jamais, tu voulais revenir en arrière, il te laisserait partir, tu en étais sûre. Du moins, tu le croyais très fortement, il n'oserait pas le faire sans que tu le veuilles. Mais de toute façon, tu ne diras pas non, parce que toi tu le veux, toi tu en as très envie, si envie que tu sens ton corps vibrer, il tremble de plaisir, vous n'avez fait rien de plus que des baisers et des caresses, mais pourtant ton corps, lui, en veux plus. Il veut goûter au plaisir de la chair. Mais ton cerveau se déconnecte un instant. Il y a quelque chose qui vient interrompre ce moment, juste le temps d'une seconde. Sur la musique, on va on vient, on s'éloigne, et on revient. Puis tu t'élances, et je te tiens, je te retiens du bout des doigts, pour te ramener contre moi.. Tu entends la musique, et cette musique, tu la connais, elle te résonnes dans la tête, parce que cette musique, tu l'aimes. Elle te fais te trémousser, elle te fais tourner la tête. Et dans un instant de frénésie, tu fermes les yeux, collée au mur, tu lâches prise. Si tu ne tombes pas, c'est parce qu'il te tient le bassin, bien fermement. Et tu le laisses t'embrasser partout. Tu voulais qu'il te domine, eh bien c'était le cas. Tu étais sienne. Juste pour un instant, mais un instant de bonheur. Un instant excitant, et fébrile. Tu sens une flamme naître au creux de ton ventre, et grandir au fur et à mesure que la passion que vous unit, monte, de la pression de la cabine, et de l'attente insupportable de son corps, qui se fait désirer. Dans un geste que tu ne saurais décrire, tu retrouves tes pieds au sol, et les mains sur son t-shirt, prêt à le déchirer si tu as du mal à l'enlever. Tu ne veux plus attendre, tu le veux, maintenant.

T'entends bien à ses soupirs qu'elle n'attend qu'une seule chose : que tu te mettes à la sauter. Tu mentirais, d'ailleurs, si tu disais que ce n'est pas le cas pour toi aussi. Tout de même, tu préfères attendre ... Patienter. Parce qu'en ce moment, t'es bien. Pas heureux, non, quand même pas ... Mais à l'aise. Confortable. Et ces moments sont tellement rares et tellement précieux que t'as envie de le faire durer au maximum. Quitte à rester ici, avec elle, toute la nuit. Une musique se met à jouer, au loin. Seul un écho de celle-ci parvient jusqu'à tes oreilles et tu l'écoutes, en silence. Tu sembles cependant capter que c'est une musique qui lui parle ; une musique qu'elle aime, et c'est donc ce moment que tu choisis pour lancer la première offensive. Comme une couleuvre, ton bras droit s'enlace avec fluidité autour de sa taille, l'emprisonnant fermement et la plaquant contre toi. Tu entends le son de sa respiration alcoolisée dans tes oreilles. Tu sens la chaleur de son souffle sur tes clavicules et tu soupires, légèrement. Tes lèvres découvrent son corps, le marquent de baiser. Ce soir, elle t'appartient, et tu notes ta présence sur ton territoire. Ton défi ? Recouvrir chaque parcelle de son anatomie de la bénédiction de tes lèvres. Et tu t'y tiendras, du mieux que tu peux. C'est une promesse que tu te fais. Ses mains remontent alors le long de ton dos. Le caressent, faisant glisser, à l'occasion, l'étoffe du tissus vers le haut de ton cou. Le contact est léger. Rapide. Sensuel. Et tu ne sais pas ce qui t'empêche de tout abandonner, l'attente, le suspense et la tension, pour entrer directement dans le vif du sujet et la prendre comme t'as envie de le faire depuis le début de la soirée. Pourtant, tu continues sur ta lancée séductrice et langoureuse. Tes lèvres retrouvent à nouveau les siennes, que tu trouves sucrées. Le goût du dernier cocktail qu'elle a bu y est encore déposé et tu te lèches les babines après l'avoir embrassée, parce que t'adores l'alcool et que tu veux le savourer. Puis, voilà que tu joues avec le sien, de tee-shirt. Le remonte lentement le long de son dos. Bientôt. Bientôt, tu la déshabilleras ... Et alors, tout pourra commencer.

Tu demandes bien ce qu'il peut attendre pour te prendre, quel plaisir prend-t-il à te faire languir comme ça ? Ou peut-être est-ce ça qui l'excite, voir ton corps vibrait à chacune de ses caresses, à chacun de ses baisers. Voir ton corps se cambrer, le désirer à n'en plus pouvoir. Alors tu pousses un long soupir, pas le genre qui montre que t'es fatiguée, ou que t'en as marre, même si t'en as marre d'attendre, mais plutôt un soupir de désir, un soupir qui disait que tu le voulais maintenant, et pour bien te faire comprendre, tu détachas le bouton de son pantalon, comme ça, une fois nu, il n'aura plus d'autre choix que de passer à l'action, et dans le cas contraire, tu pourras toujours prendre les choses en main. Il t'embrasse à nouveau, et tu prolonges ce baiser, qui te fais frémir. Ce baiser te rend un peu plus folle. Folle de lui, de ses lèvres, de son corps. De ce moment, et tu sens que l'alcool se dissipe un peu plus à chaque fois que ce moment devient de plus en plus intense, comme si tu reprenais tes esprits. Mais rien ne te dérangerait, tu étais si proche de ton but. Son pantalon en bas de cheville, tu ne te fais pas prier, pour retirer toi-même ton haut, te retrouvant seins nus face à lui, parce que c'était un dos nu, et tu n'avais mis rien d'autre.

Une goutte de sueur perle le long de ton front tandis que sa main baladeuse joue avec l'ouverture de ton pantalon. Elle défait ton bouton et tu ne protestes pas, silencieux. Tu la laisses faire, tu te dis que c'est pour le mieux. Ton pantalon tombe alors à tes pieds, comme ça. En un claquement de doigts. Vous vous embrassez et tu trouves ça fort. Enflammé. Mais pas beau. Il n'y a pas de beauté, dans ce que vous faites, parce qu'il n'y a pas d'amour. Ça ne devrait d'ailleurs pas te déranger. Après tout, n'étais-ce pas toi, ce mec fier qui disait jadis que le sexe était la meilleure chose qui puisse exister au monde et que l'amour n'y rajoutait rien, absolument rien ? N'étais-ce pas toi le mec qui n'avait aucune scrupules à coucher à gauche et à droite sans jamais t'engager et même à rompre tes engagements afin de pouvoir davantage profiter de ta vie et de ton humanité ? Si, c'était bien toi ... Alors pourquoi tant de pensées ? La blonde enlève alors son haut et tu la regardes, un fin sourire au coin des lèvres. Tu te dis que vous allez passer une belle soirée, et sans hésiter, tu ôtes ton tee-shirt que tu laisses tomber au sol comme un vieux chiffon. Bientôt. Bientôt, le moment sera là ... Et alors, tu ne pourras plus faire marche arrière. T'es prêt ? Alors accroche toi. Tu te rapproches d'elle, la plaque à nouveau contre le mur. Tes doigts viennent délicatement jouer avec sa jupe au niveau de sa taille tandis que tes lèvres parcourent affectueusement sa poitrine généreuse. Tu glisses ta main gauche dans la jupe. Tu l'embrasses dans le cou. Ta main se balade, jusqu'à ce qu'elle ne trouve la fermeture éclair du vêtement. Et là, tu tires dessus. Tu la descends.

La jupe tombe, en un froissement.

Et là, tu la regardes, intensément. Attendant qu'elle fasse le premier mouvement. Qu'elle lance les premières offensives. Toi, t'es prêt et tu n'attends plus que son feu vert.

Il jouait avec toi, et plus il jouait avec toi, plus tu le désirais, plus tu le voulais maintenant, et tu n'en pouvais plus d'attendre, tu avais l'impression d'être un jouet dans ses mains, et qu'il te torturait. Dans le bon sens du terme, tu ne souffrais pas, si ce n'est de son absence. De ce vide en toi, qu'il n'a pas encore comblé. Plaquée à nouveau au mur, tu te sens de nouveau compressée, immergée par cette masse musculaire, et ce géant aux lèvres exquises. Mais tu es impatiente, et quand il joue avec ta jupe, tu sais que bientôt, il sera là, bientôt, il sera avec toi, sur un monde merveilleux, un monde de bonheur et de plaisirs. Ta jupe glissa le long de tes jambes. Bientôt. Et il ne resta que toi. Que lui. Vous, et des toilettes. Et puis deux boxers, le sien, le tien. Lequel tombera en premier ? Le tien peut-être, ou sinon le sien. Maintenant. Tu posas ta main sur son épaule, et d'un geste délicat, tu la fit glisser le long de son torse nu, jusqu'au bassin. Tu passas ta main, dans son boxer, pour tirer un peu dessus, et le faire glisser un peu. Pour jouer avec, comme il le faisait avec toi : le faire languir. Languir de passion, de désir, et surtout d'envie. Il contrôlait mieux son envie que toi, mais pourtant, il était là, avec toi, c'est donc qu'il en avait envie. Dans un geste rapide, tu attrapes tes cheveux, pour les nouer, pour éviter qu'ils te gênent, qu'ils ne viennent sur ton visage. Et tu te baisses, pour l'embrasser sur le torse, sur le ventre, sur le bassin, et plus bas encore. Pour faire exploser son plaisir.

Sa main glisse le long de ton corps telle l'eau le long d'une cascade. D'une tendresse exquise et pourtant agressive. D'une douceur presque insolente tant son silence est assourdissant. Tu n'as pas envie de caresses. Tu n'as pas envie de tendres baisers. Tu veux de la chair, de la chaleur, de la violence, de la passion. Tu t'en fiches si elle te laisse des griffures dans le dos ou si ses ongles se plongent dans ta peau comme les pelles creuseraient la terre la veille d'un enterrement. Tout ce qui t'importe, actuellement, c'est de vivre quelque chose de fort. Quelque chose de hautement spirituel. Tu veux être transporter, qu'elle t'emporte dans cet "ailleurs" auquel tu ne peux accéder que par le sexe, sans te poser de question ni te juger. Tu veux qu'elle t'aide à y accéder, et tant pis si tu y laisses des plumes car tu as besoin de sensations intenses, là, maintenant. Sa main glisse dans ton caleçon, jouant avec son élastique. Ta gorge se noue ; ton coeur s'arrête un instant. Boum. Boum. Boum. Puis. Les choses s'accélèrent. Elles se font rapidement. Ses cheveux cascadent dans sa main avant de se laisser dompter par ses doigts. Ses lèvres cascadent le long de ton corps, t'invitant à les dompter avec. Elles s'arrêtent d'ailleurs sur ta zone sensible, tentant d'apprivoiser ton animal sensuel. T'y ressens un faible picotement à cet instant là, comme si les lèvres de la blonde l'avait éveillé. Tu te dis qu'enfin, ton sang va se mettre à bouillonner. Son flot dans tes veines va s'accélérer et la fête pourra commencer. Tu te dis que la fièvre va monter en toi, rapidement, si rapidement qu'il n'y aura même plus de mots pour la décrire passé 37 degrés ...

Avant de te rendre compte qu'elle ne veut pas monter.

Le picotement ne se transforme pas en frisson. Ton avion ne veut pas décoller. Elle est là, face à toi, mais rien n'y fait, car tes pensées trop trop préoccupées par son souvenir. Pour le coup, t'es vraiment embarrassé et, si cela ne se voit pas, tu commences à paniquer. Parce que c'est la première fois qu'une merde de ce genre t'arrive et que tu te dis que t'es bien trop jeune pour ces conneries.

Tu avais fait le plus dur, il ne restait que quelques secondes avant que le plaisir ne commence, avant que tu atteignes ton nirvana, et que tu le partages avec lui. Pourtant, tu te rends vite compte que ça ne marche pas comme tu l'aurais voulu. Les lèvres le caresse, et pourtant, rien n'y fait, elle ne monte pas. Est-ce toi, qui t'y prend mal ou est-ce lui, qui a une panne ? Tu ne comprends pas, parce qu'il y a encore quelques secondes, il avait l'air chaud comme la braise, si chaud d'ailleurs, que tu sentais la sueur t'envahir. Alors tu cesses tes baisers, regardant les choses comme elles l'étaient, tu n'osais rien dire, après tout, même lui devrait être gêné. Tu te relèves pour lui faire face, en plantant ton regard dans le sien, tu caresses sas joue, doucement, et approches tes lèvres de son oreille. « C'est le genre de chose qui arrive, t'inquiètes pas ! » Tu t'approches pour l'embrasser en coin des lèvres, et lui faire un clin d'oeil par la suite. Tu ne vas pas te mentir, t'es déçue, parce que tu avais si faim, et qu'après ça, tu as encore plus faim. Mais il n'y a plus rien à manger. Tu soupires doucement, c'était le bon moment pour filer et aller tirer sur la clope d'un parfait inconnu, pour te calmer et te changer les idées, et peut-être allumer cet inconnu, si t'es pas trop mal.

Spoiler:

Elle repart, et tu te sens comme un con. Putain, Ken, qu'est-ce qu'il t'arrive, mec ? C'est ça, la phrase qui se répète dans tes pensées, inlassablement et d'une puissance incroyable. Impuissant. T'as été impuissant sur ce coup là, et t'en as tellement honte que t'essaie même pas de la rattraper ... De te rattraper. Elle part, comme ça, en silence, et tu ne peux rien faire d'autre que de te rhabiller. Préoccupé, tu sors de la cabine, quelques instants après elle, le regard pesant, le coeur contrarié. Tu te laves les mains, quand même, et t'en profites pour te passer un peu d'eau sur le visage. Puis, tu regardes ton reflet dans le miroir et tu te contemples, intensément. Tu te trouves laid, ce soir. Tu te trouves cruellement ravagé par ton passé et ta douleur. Tes yeux sont creux, creusés par les cernes. Ta peau, livide, blanchie par l'absence et la peur. Tu te dis que tu n'aurais pas dû ... Alors pourquoi l'as-tu fait ? Parce que tu n'avais pas le choix ? Foutaises. Parce que tu le voulais. Tu n'en as toujours fait qu'à ta tête et tu le sais. Alors assume, mec. Assume tes conneries et fous leur la paix, à tous. Ils ne t'ont rien demandé.

Spoiler:

» HEARTBEAT.

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