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de la musique de fête foraine qui plonge mon coeur dans un tourbillon de merveilles. toutes les couleurs d'un arc-en-ciel en echo dans la nuit et mes yeux brillants comme un ciel aux milles et unes constellations. des rires à profusion et du bonheur à en faire fondre les coeurs de glace. mon coeur à moi, il est fait en sucre. comme les deux barbes à papa rose coucher de soleil que je tiens dans les mains. je suis un peu triste, parce que la faim m'a quitté et qu'une des deux gâteries trône dans ma main comme une orpheline.
alors, près du carousel, j'arrête parfois des passants.
une barbe à papa à adopter ?
quelqu'un ?
l'espoir dans les yeux côtoie la timidité de ma voix.

c'est la nuit, les lumières toutes les couleurs et moi, je me retrouve dans un tourbillon de gens, de sons, de cries. je sais plus où donner la tête, droite puis à gauche, mais je me retrouve pas. je reste assis, plus rien ne bouge, plus rien n'existe, il y a que moi et mon souffle qui court un peu partout. mon estomac qui me dit que c'est l'heure et cette fille aux traits pas comme les autres. elle ressemble à rien de ce que j'ai vu. elle me fait rire à essayer de trouver quelqu'un pour sa barbe à papa. personne n'en veut, c'est comme si elle n'existait pas. c'est un fantôme. j'arrive. je lui pointe sa barbe et je lui demande si je peux. elle ne parle pas haut, je ne parle pas bas. tu comprends ?

j'ai l'impression d'être une fourmis dans un monde de géants. j'attrape des brides de conversations comme on attrape des brides de postes de radios différents sur la même onde. les mots se mêlent aux rires (parce qu'un garçon a offert un ours en peluche à une fille) et aux pleurs (parce qu'un gamin voulait à nouveau faire un tour de grande roue). je suis un spectre égaré dans un monde aux centaines de lumières. j'observe le rose de la barbe à papa d'un air un peu abattu. et puis soudain, un garçon oeuvre d'art s'avance vers moi et me pointe ce nuage en bonbon. il me dit qu'il voudrait bien l'avoir et ça me fait tout drôle, ça me rend très heureuse, très enfant.
ooooh, enfin un volontaire.
les yeux remplies de merveilles, j'observe les tatouages à son cou et sur ses mains.
ça a fait mal ?
je pointe les dessins encrés.

je devait retrouver quelqu'un, mais ce quelqu'un à oublier de me trouver, alors je roule sur ma planche. Lentement parce qu'il y as pleins de gens. ce soir l'humeur est au sourire et je refuse de me laisser désarmer. alors je roule doucement à la recherche d'un quelque chose qui fait sourire. ce quelque chose, je le trouve entre les mains de deux jeunes gens. un garçon, une fille. peut-être un couple ? mais je suis arrivée trop vite et j'ai du tourner fort pour m'arrêter et ne pas renverser le garçon. je l'ai un tout petit peu bousculé aussi je crois. alors je m'excuse vivement, en rigolant de ma bêtise. enfant. excuse moi ! dites, vous les avez eu ou ? je meurt d'envie d'en manger une.. parce que les stands au début, c'est pas ça que tu cherchait alors tu avait pas trouvé.