maman ?

Il fait nuit depuis bien longtemps et normalement t'es déjà dans les bras de Morphée, sauf que voilà... Tu n'as aucun endroit oû dormir et tu cherches toujours désespérément ta maman qui t'as laissé toute seule sur un banc. Tu rentres dans un endroit qui normalement n'est réservé qu'aux adultes, pensant peut-être que tu y trouverais la personne que tu recherches. Tu avances lentement entre les tables, dévisageant chaque personne que tu dépasses et montes maladroitement sur un tabouret pour avoir une vue d'ensemble, mais tu ne la vois pas. Tu poses donc ton regard sur la personne assise à côté de toi et laisse apparaître un triste sourire. T'as pas vu ma maman ?

Un bar.
Dehors il peut-être déjà trop tard.
Pour noyer son désespoir.
Pour s’aventurer dans le noir.
La nuit tombée.
La nuit ensorcelée.
Ensorcelante.
Arrachante.
Faut voir pour se réchauffer le coeur.
Pour oublier son malheur.

Puis y’a des voix douces qui viennent chanter.
Juste là à côté.
Trop douce pour une femme.
Seulement pour une innocente âme.
Qui n’a rien à faire là.
Comme ça à côté de toi.
Dans ce monde de brutes.
A côté des putes.
T’es choqué.
Un peu perturbé.
Tu t’étouffe avec ta gorgée.
Tu crois rêver.
« Non ma petite, mais qu’est ce que tu fais ici ? »
T’es cloué.
Scotché.
Quelle mère ?
Peut être assez amer ?
Pour abandonner son enfant.
Comme ça dans le néant.

Pendant que t'attendais une réponse du jeune homme qui se trouvait à côté de toi, tu continuais de scruter la salle espérant vraiment retrouver ta maman. Parce qu'elle te manquait quand même, même si tu ne voulais pas te l'avouer pour ne pas fondre en larmes. Les larmes, c'étaient pour les petits et toi t'étais une grande, elle te le répétait tous les jours quand tu lui demandais de l'aide et qu'elle trouvait que tu pouvais le faire seule. Comme à chaque fois que tu voulais te rassurer et que tu étais assise, tu balançais tes petits pieds dans les airs, comme pour essayer d'éloigner la peur qu i grandissait en toi. Se ne fut qu'au moment où sa voix retentit à tes oreilles que tu reposais ton regard sur lui. Ben je cherche ma maman... Tu le regardais comme si sa question était totalement stupide, vu que tu lui avais demandé peu de temps avant s'il l'avait vu. Un léger soupir s'échappa d'entre tes lèvres et ton regard recommença de parcourir la foule de plus en plus dense.

T’es trop con.
Dans ta tête ça tourne plus très rond.
Dans ton nez, un verre de trop.
Est-ce-que tu pourras l’aider ? Tu sais pas trop.
Des femmes ici y’en a tellement.
Mais aucune digne d’être une maman.
Surtout pas d’une si petite perle.
Dont la voix sonne comme le chant d’un merle.
« Oui excuse moi… »
C’est trop délicat.
T’es pas vraiment le bon candidat.
Pour l’aider.
T’es embêté.
Alors tu te penche vers elle.
Pour une attention nouvelle.
« A quoi elle ressemble ? »
Faut bien commencer par quelque chose.
Même si c’est pas vraiment grandiose.
Tu sais pas où chercher.
Des femmes qui lui ressemble, ici t’en a pas encore trouvé.

T'étais peut-être une enfant mais tu savais quand même ce que tu disais et l'avoir entendu te demander ce que tu venais de lui demander t'avais à moitié fait rire. T'avais l'impression d'être devant un ancien petit ami de ta maman, quand ils avaient trop bu et qu'elle ne se souvenait quasiment pas de toi. Tes pieds battaient toujours l'air, tu t'en apercevais quasiment plus, tellement t'avais l'habitude de faire ce geste. Rapidement, il te reposai une question et t'haussais légèrement les épaules. Elle est belle. D'accord, sa n'allait pas vraiment l'aider à la retrouver en ta compagnie mais pour toi c'était la plus belle de toute et c'était vrai. Tu réfléchis quelques instants à ce que tu pourrais lui dire d'autre pour l'aider. Elle est grande, les cheveux court et foncés. avec de beaux yeux remplis d'étoiles quand elle sourit.

Une maman, belle.
Comme toutes les femmes qui nous enveloppent dans leurs ailles.
Et même le reste de sa description.
Ça te laisse dans l’hésitation.
Y’a trop de choix.
Alors toi tu sais pas.
Mais cette petite tu veux l’aider.
Parce que toute seule, elle te fait vraiment pitié.
« Ok c’est mignon mais… Euh tu es sûr qu’elle est ici au moins ? »
Tu vois pas d’autre solution.
Que des désillusions.
Si non elle serait pas.
Mais déjà dans ses bras.
« Ça fait depuis combien de temps que t’es toute seule ? »
Toujours des questions.
Pour éclaircir l’horizon.
Pour essayer de comprendre.
Pour savoir comment s’y prendre.

**▸ HERE SINCE** : 29/11/2014

il est tard, un peu tard et t’arrives au bar.
t’as rendez-vous ce soir, après l’épisode du ciné.
il te devait un coup à boire, alors t’as pas hésité.
tu regardes la salle avec attention.
c’est sûrement lui, installé là, sur un tabouret.
installé là, en train de siroter avec une môme à ses côtés.
t’aurais pas deviné qu’il aurait une gosse.
surtout qu’elle a l’air plutôt grande.
tu t’approches d’eux.
« bonsoir, pardonnes-moi du retard »
c’est pas si tard enfin un peu.
« c’est ta môme ? »

**▸ HERE SINCE** : 13/01/2014

pas de réponse depuis plus de dix jours, j'archive.